• Pour certains visiteurs du Pays d'Aix, l'entrée en principauté se fait de façon autoritaire : par la grande porte ferrée de la Maison d'Arrêt de Luynes. L'édifice carcéral accueille en effet une bonne proportion des prévenus et condamnés par les soins des différents tribunaux aixois. Le quartier de la prison est à l'origine plutôt à vocation agricole, dépeignant une perspective forte en contraste, du gris des miradors au vert des pâturages.

    Aux champs parfois semés de maïs, de blés, ont succédé des entrepôts, des ateliers, des bureaux comme une suite logique mais inachevée de la Zone d'Activités d'Aix-les-Milles. A la façon de la Maison d'arrêt d'Avignon, le Centre de détention a vocation à devenir un simple élément d'une zone d'activité. Dans les deux cités provençales, les prisonniers ont été poussé hors du Centre-ville libérant à Avignon un vaste espace à l'aplomb du Palais des Papes - en dessous du Jardin des Dons - et à Aix-en-Provence la place de l'actuelle Cours d'appel.

    Les lieux de la relégation faient de pierres comme des forteresses, livrés à l'hire des passants se sont mue en structures qui détonnent par leur inhumanité. Au Pontet, la Maison d'arrêt d'Avignon jouxte les magasins de bricolages, les parkings de supermarchés, là ou le visiteurs croisent les jet-seter du centre commercial. "A Luynes", les riverains sont plutôt d'ordre tertiaires, l'aire de référence est plus de travail que de loisir. De l'autre côté de la Route, l'un des rares cimetières militaires de la région en impose avec ses carrés de tombes d'un entretien clinique. Au bord de la route, qui depuis Les Trois Pigeons traverse la Zone d'Aix-les-Milles de part en part, quelques voitures sont stationnées. Le commercial relie ses fiches produits avant l'exercice, l'interim déjeune au calme.

    A l'heure actuelle, des champs bordent la Maison d'arrêt en attendant le chantier puis l'ouverture du Centre sportif propriété de Zinédine Zidane qui du reste promet d'être un repère du milieu sportif d'Aix et de Navarre. Un vent, une dynamique souffle sur ce bout longtemps relégué de la Zone, exhumé tout récemment par la Commune de son statut de Zone agricole vers le significatif statut de ZAC - 126 300 m2 bâtie envisagé . En proie à la convoitise, les champs abandonnés, les ruines nombreuses qui se développent depuis les bords du rond-point d'accès à l'autoroute aux abords de la Maison d'arrêt.

    Jadis, un terrain d'aviation dit "de l'Enfant" agayait le quartier de la folie des pionniers des airs. En promenade, le format de friche sié au secteur dès lors que l'on quitte la voie principale. Furtive mais ponctuelle, une rencontre gay s'organise sur les flancs d'une ferme décomposée tandis qu'au loin, alors que la nuit vient les feux de Luynes s'allument mécaniques. De l'autre côté de la route quelques animaux s'expriment. Ces derniers ne sont plus tout à fait de basse cour plus tout à fait apprivoisés, ils sont comme des mutants : perdus entre l'arrêt du progrès urbanistique vécu et sa reprise actuelle.


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  • Retrouver les 4 épisodes précédents de la saga authentique des Malouesses dans la rubrique : "Malouesse du Bidonville aux trois cliniques".

    Au domaine des Malouesses, la Polyclinique est avancée. Le projet annoncée depuis des mois a dépassé l'étape quasi invisible de la pause des jalons de propriété. L'heure est à présent au travaux intensifs de défrichage du terrain. Ainsi les bois jadis denses voir inpénétrables ne sont plus qu'un espace passablement arborrhé : partout les puissants engins de déforestation damant la végétation.

    Les aménagements entrepris à l'heure actuelle concernent principalement la zone nord du site - aux alentours et sur l'ex terrain de vélo-cross - qui selon le business plan serait rétrocédée à la commune d'Aix-en-Provence. La haut sur le plateau, des ruines sont apparues par la tonte laissant poindre en sus de la grande bastide délabrée cinq ou six habitations de taille beaucoup plus modeste. Là ou hier les VTT tournaient sous la pinède, aujourd'hui le cadre est nud. Par endroit des puits de grande profondeur afleurent en surface. Non bornés, à même le sol, les forages vieux de plusieurs centaines d'années mis au jour représentent autant de dangers mortel. Le nombre des orifices témoigne du riche passé perdu des Malouesses. Par pants entiers apparaîssent ici une allée de chêne, là-bas une série de bancoue exhumés pour une dernière ritournelle.

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    Un ilot boisé persiste sur le plateau comme un attol dans la lagune. Le campground de l'Irlandais a été provisoirement épargné et avec lui quelques arbres voisins. L'antre du spécialiste des spinder - construction de maison en milieu naturelle - est devenu un banal campement de fond de chemin, de fond de chantier. A ce train, la tente, sorte de yourth moderne devrait être désertée d'ici peu comme tout les souvenirs du nomade celtique dissipés.

     

    En bas, Philippe qui a tourné pour la dernière fois les clefs d'un appartement en 1982 du côté de l'Est de la France, reste bien pésent. Cette année 2010 marque le dixième anniversaire de son établissement aux Malouesses comme le début de la fin de cette parenthèse provençale. La place aux rêveurs va devenir un lieux de travail, de soins où patients et professionnels poursuivrons la dramaturgie de l'exercice médical. Au petites histoires de Philippe, à la mémoire de Raphaël succédera le cadre aseptisé d'une aire médicale.

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       La grotte de Feu Raphaël

     Notre histoire complète du site des Malouesses sur Aix-la-Désenchantée (ici)

     

    A la suite :

    - "Nouvelle polyclinique : le permis de construire bientôt déposé" par Carole Barellta, La Provence 15 février 2010 : http://www.laprovence.com/article/aix-en-provence/nouvelle-polyclinique-le-permis-de-construire-bientot-depose

    - "Amis du Montaiguet et vrais ennemis de la polyclinique" par Alexandra Ducamp, La Provence 7 janvier 2010 : http://www.laprovence.com/article/aix-en-provence/amis-du-montaiguet-et-vrais-ennemis-de-la-polyclinique

    - "Le transfert de la polyclinique adopté malgré de vives protestation" par Carole Barletta, La Provence 4 novembre 2009 : http://www.laprovence.com/article/aix-en-provence/transfert-de-la-polyclinique-la-majorite-signe-lordonnance


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  • A l'heure ou la société s'équipe d'yeux mécaniques en masse, les résultats à long terme de tels outils sont-ils avérés ? Outre les statistiques froides relayant une délinquance en baisse ou une chute de l'incivilité dans les secteurs couvert par les dispositifs de télésurveillance, peut-on diagnostiquer des effets secondaires ? .

    Quelles soient visibles ou invisibles, mobiles ou invalides, les caméras de surveillance retiennent au moins l'attention de ceux qui en sont les dépositaires. A ce titre, les divisions spécialisées se multipies et réalisent le phantasme populaire du P.C opérationnel à la "24 heures". L'invisibilité typique des équipements ne prévaut pas pour les cellules de visioneurs représentées comme de juste en fond d'écran. La preuve par l'image et comme l'ilusion de traîter immédiatement une affaire et à la suite l'espoir d'une addition prolixe.

    La responsabilité des individus en charge du disositif, ayant accès à ses applications techniques est énormes. En effet comme le fer de lance d'un outil que l'on pourrait objectiver comme un bataillon de gendarmes local, des hommes jouent du zoom, tirent des clichés de la rue, d'un quai de gare, d'un centre commercial. Ces vigiles d'un nouveau genre veillent depuis des nids qui sont parfois d'aigle. Entre la machine à café et l'espace en aquarium de veille, il n'y a que quelques mètres. Mohamed s'autorise une petite pose. Le nouveau thé vert est succulent, la boisson fumante brume dans la nuée d'écrans lorque qu'un zoom sur quatre clochards un peu turbulent s'impose.

       o°0

    Le langage de sourd est entamé : un aveugle est épié par un sourd-muet. A ce point l'oeuil du cerbère est aiguisé par la proie à chasser ou à surveiller, par ce qui est attendu au terme de la livraison du dispositif. Si la présence de forces de l'ordre sur la voie publique est une constante dans les démocraties, quand est-il d'une surveillance plus diffuse, plus intendue ? Le choc d'un lendemain à la Brazil n'est certe pas arrivé même si le recours à la technologie reste incontrolé. En effet, les possibilités du progrès sont mises au service des situations bien plus que l'on ne créé pour résoudre ce qui apparaît au commun comme une problématique.

    Le contrôle total d'un espace à la façon d'une salle popre, d'un local stéril est à n'en point douter un idéal de science-fiction. A l'échelon du rêve individuel bien peu espère evoluer dans un espace d'une propreté clinique, asceptisé à outrance. Pourtant, comme un juste prolongement à la somme des choses déposées sous la forme de tertres : le progrès, certains oeuvrent à l'amélioration de leur songeries en compétences. Comme un dessein à finir, un tableau à réenchanter, un drame à noircir, des solutions ne cessent d'ête apportées pour parvenir à des objectifs presrits en terme sécuritaire. La force de ces prescriptions, établies comme autant de challenge, est inssuflée par les possibilités vendues, entretenues par le maillon actuel des entrepreneurs moraux.

       o°0

    A la solde de la technologie, l'offre de surveillance electronique permet à quelque uns d'accéder à des perspectives intéressantes : qui de maîtriser l'outil au sein d'une unité de police municipale qui de distribuer les précieuses caméras. Au-delà de ces protagonistes positionnés en première ligne, les utilisateurs finaux relévent de deux catégories. D'une par le pulic filmé, par définition inépuisable, et d'une autre part les utilisateurs des images produites. La seconde catégorie d'acteurs est par force de loi uniquement composée d'individus impliqués dans la surveillance des biens et des personnes.

    Sans apporter de souffrance ou même de gène comme l'ondé glacée, la chutte de trottoire, les caméras participent au désanchantement du monde, à la constitution de l'espace publique en zones normalisées où dès demain tous sera mesuré, les qualités déterminées. Du noir d'un mur à la flaque récurrente, chaque défauts sera révêlé bien au-delà de l'anonymat dévolu à l'expérience personnel. De même, la présence de la population d'une rue ressentie par celui du quartier comme un frottement social positif sera nommé : ses excès affichés. Pour Teddy, proche voisin du pont ou tous se vend et s'échange, c'est le changement de bobines : celles là encore plus grandes. C'est le film qui film. Les images prises ça et là métamorphosent ce coin de rue à présent désert où chaque soir Teddy est sorti pour pisser.


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  • Tandis que l'hiver passe, le temps des agapes en plein air arrive à grands pas. En sus des traditionnels aïolis, du mariage programmé dans l'été, les teuffeurs - amateurs de musiques electroniques - préparent leurs camions depuis leurs bases hivernales. Ces grands amoureux de l'automobile utilitaire mêlent dans cet exercice passion pour leur maison mobile et impératif de déplacement. A l'appuis, depuis quelques temps un jeune couple dans la vingtaine patiente dans le froid avant de reprendre la route.

    Car en véranda

    Pour eux le cadre de résidence hivernale est comme un camping sauvage aux portes d'Aix-en-Provence. Sur une vaste dalle posée au bord de l'Arc - qui fut un temps destinée à accueillir un parking de supermarché - une dizaine de camions, de voitures et un improbable car décharné se partagent l'espace.

    Entre Mad-Max et Robinson, les habitants aménagent ici une terrasse, creusent là-bas une fosse d'aisance. Plus loin dans le paysage, à quelques encablure du Château Noir, une autre "unité Spirale" goute à l'agréable torpeur de l'habitat éparse typique du Tholonet. Installés autour d'une maison marquée par l'abandon depuis quelques années, les jeunes ont su s'imposer auprès du propriétaire qui contre de menus travaux, notamment de toiture, acceptent de valider l'étrange camping encore quelques mois.

    A bien y regarder, l'ensemble de véhicules pousser au fond du terrain apportent des couleurs, de la vie à un quartier devenu résidentiel, temporaire. Du côté de Meyreuil dans un cadre tout aussi idyllique, un autre groupe de ces néo-nomades jouit du prêt d'un cabanon en bois ainsi que du précieux terrain qui l'entoure. Comme une parenthèse sur cet axe forestier, l'installation donne des airs de camping au site. Ces nouveaux nomades proposent de nouvelles formes d'occupation de l'espae directement héritées des dispositifs mis en place pour organiser les free-party. En effet, il s'agit d'agencer un espace inconnu mais dont les caractéristiques représentent a priori des valeurs de sécurité pour le groupe. Si dans le cas des soirées l'installation est furtive mais intense, les termes de ces nouveaux squats s'inscrivent dans la durée et le plus souvent dans un effort consentit d'adaptation.

    °°

    Pour les propriétaires de biens susceptibles d'intéresser ce type de population, la surprise est souvent le premier ressentit constatant la présence de ces invités pour le moins inattendus. Passé les heurts du contact, le choix de l'expulsion pure et simple des intrus est souvent arrêté mais ce n'est plus toujours le cas. En effet, la sélection des "cibles" est guidée par des critères particuliers, notamment celui de la tranquilité. Par là, les sites retenus offrent la plupart du temps peu d'intérêts pour le citadin au mode de vie classique, peu de perspectives pour le squatter repentis.

    Comme un pack de service locatif, la charte d'une copropriété, le mode de vie évoqué procure son lot d'avantages comme son lot d'inconvénients. Les acteurs de ces programmes se conforment à une vie nécessairement collective dans la mesure où seul le poid, la force d'une occupation permanente peu conduire à la pérennité de l'habitat. En outre, si certaines prestations comme l'electricité ou l'eau peuvent être parfois disponibles gratuitement en retour, le cadre de vie ne produira aucune propriété structurante d'un point de vue sociétale. Nulle facture, nulle quittance de loyer, même l'adresse est celle d'un autre.

    °°°

    Depuis leur rêve premier et comme pour le conserver un équilibre doit en permanence être maintenu entre confort de l'éxotisme et tentation du conformisme. Il s'agit pour ces néo-ruraux du troisième type d'assumer un va-et-viens de qualité entre nature et urbanité afin de ne pas s'enfermer, comme leurs ainés, dans l'austérité d'un rêve devenu par sa perfection par trop étriqué.

    Le site (ici) http://maps.google.fr/maps?f=q&source=s_q&hl=fr&geocode=&q=Aix+en+Provence+%C3%A0+proximit%C3%A9+de+Route+de+Nice,+Le+Tholonet&aq=0&sll=43.506235,5.499256&sspn=0.014318,0.038495&gl=fr&ie=UTF8&hq=Aix+en+Provence&hnear=Route+de+Nice,+13100+Le+Tholonet,+Bouches-du-Rh%C3%B4ne,+Provence-Alpes-C%C3%B4te+d'Azur&ll=43.512176,5.476856&spn=0.006443,0.038495&t=h&z=15&layer=c&cbll=43.512171,5.476856&panoid=nMfmgKMXRGxQKa6qg-3IaA&cbp=11,135.03,,0,5.71


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