• Festival Pop' au Concert inninterrompu de Saint-Pons

    A chaque époque, les rassemblements organisés autour de l'Art ont suscité des questionnements, des réserves comme de l'enthousiasme. Loin de laisser indifférent, la faculté des artistes à capter l'attention, à réunir une masse importante de population puis à diffuser un message intéresse les entrepreneurs moraux de tous bords. En sus, l'organisation de concerts, la spéculation sur l'Art peuvent être générateurs d'importants profits en terme financier.

    Le début des années 1970 est marqué au niveau musical par l'emmergeance en France des sons venus d'outre Atlantique. Comme les anglais de Spiral Tribe ont importé la Techno, le principe des Raves en France au début des années 90, la pop' musique s'incruste en France avec le format inédit du festival. Les débuts du mouvement sont marqués, comme pour la techno, par une clandestinité des évènements. Les bourgeois ont peur de voir arriver ces hyppies , d 'être amenés à coller, sur des avis de recherche, la photo de leur enfant. Comme à l'Ile de Wight, des festivals sont programmés à partir de 1970 en France. La déconvenue est souvent au rendez-vous pour les spectateurs, les organisateurs devant les refus d'autorisations administratives.

    Comme le fut celui de Biot, de Saint Raphaël ou encore de Valbonne, le Festival pop' prévu à quelques kilomètres d'Aix-en-Provence pour le wee-kend du 1ier août 1970 est menacé. M. Ciccoloni, Maire de l'époque refuse de surseoire à l'arrêté municipal - 20 juillet 1970 - qui interdit le Festival. Pour ce dernier, l'évènement musical outre le fait de présenter des risques en terme de sécurité ne serait pas "compatible avec la clientèle du Festival de musique classique d'Aix". A l'occasion d'une interview accordée au Journal Le Monde - Le Monde édition du 1ier août 1970 - Monsieur le Maire précise la gêne occasionnée par le "débraillé de certains jeunes", les problèmes de cohabitation entre "les personnes qui vont aux spectacles du Festival international de musique d'Aix qui s'habillent bien (...) et les personnes qui fréquentent les rassemblements pop' qui s'habillent avec laisser-aller".

    Le Général cultive les ambiguïtés, ici avec Chico du Magnetic Band à son arrivée au Festival

    En bon organisateur, l'étrange Général Claude Clément organise sa défense. Il connait son affaire le Général, depuis les FTP de la France Libre en passant par les rizières d'Hoa-Binh en "Indo" jusqu'aux oueds algériens, ce dernier fut de tous les combats mais aussi de toutes les fêtes à l'image de celles organisées par celui que Delattre de Tassigny surnomait "mon accordéoniste" sur la Base militaire de Colomb-Béchar en Algérie. Pour le Général l'heure de la démobilisation n'a pas encore sonnée. Se démenant, le stratège spécialiste en festivité active son réseau, notamment Valéry Giscard D'estaing, Président de la Comission des Finances à l'époque. Dans le camp d'en face, le Maire est encouragé, notamment par le très puissant Mr Bertrand, directeur entre autres du Casino d'Aix-en-Provence et du feu Grand Hôtel Thermal du Roy René.

    Règlement de compte à OK Choral

    La friction qui n'en finit pas de remonter finit en combat diplomatique. Le Maire d'Aix-en-Provence se débarasse finalement de la patate chaude lorsque le Festival est transformé en "concert ininterrompu". Le fond reste le même mais la forme dégage la Mairie de toute responsabilité. Pour le Général, c'est la victoire tous comme pour les "industriels parisiens" qui d'après le Canard enchainé - édition du 5 août 1970 - organisent depuis les bureaux de Bruno Coquatrix - Salle de L'Olympia - le Festival pop' de Saint Pons.

    En bon chef de troupe, le Général ne manque pas de recruter un service de sécurité à la hauteur. Pour cette mission de surveillance, le Général mobilise de "vieux potes" : d'anciens commandos, d'anciens légionnaires parfois membres du SAC. L'un des leader du SAC à l'époque, Patrice Chairoff envisage pourtant - à l'occasion d'une interview accordée au quotidien Libération - "l'internement des gauchiste dans des stades". Peut être le temps des grandes manoeuvres est-il arrivé ?

    Le Général cultive les paradoxes, servant aux hyppies un cheval de Troie à la provençale tout en renforçant ses liens avec l'extême droite post Algérienne en pleine gestation. Pour exemple, les hommes affectés comme secouristes n'hesitent pas à donner de la matraque notamment pour contenir l'assaut d'une centaine de resquilleurs au cour du week-end. En sus, les membres du très à droite groupe "Occident" sont présents, éparses prêt à convertir ces ouailles égarés, aidés par les forces psychédéliques. En reste pour le dernier carré de fidèles du Général, l'honneur d'une dernière mutinerie. Les forces de l'ordre sont en effet absentes du site à l'exception "de deux inspecteurs des R.G, déguisés en hippies qui se faisant repérer se retirent dignement'" - Le Canard Enchainé, édition du 5 août 1970.

    Les festivaliers font une pause Cours Mirabeau

    La fête bat son plein forte de 10 000 festivaliers - 25 000 à 30 000 personnes sur les trois jours - et demeure ininterrompue de l'ouverture par le groupe Triangle à la cloture, avec entre autres Léonard Cohen, Nynastie Chrisis, Charlie Mac Koy, Les Majority One, Jonnhy Winter, Le Magnetic Sand, Les Mungo Jertry, Les Edosséum mais aussi les bains de boues du Dimanche après-midi. Le Général se réjouit de la venu de "ces hommes soucieux de leur liberté et de la paix des autres" mais ne fait pas étalage de ses convictions brunes. Comme en témoigne ce film tourné durant le Festival - ,http://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/LXC9706094259/le-festival-de-pop-music-d-aix-en-provence.fr.html - les artistes se succèdent tandis que les jeunes reproduisent les rêves de boue, de baisés, de liberté venus de l'île de Wight. Au lendemain du lendemain, les jeunes emportent le goût de l'été provençal aux quatre coins du pays qui en auto-stoppe qui en train.

    Bain de boue du dimanche après-midi
     

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  • De l'évènement forestier à la panne industrielle

     

    Le jeudi 30 juillet 2009 entre 17h11 et 18h10, une coupure du réseau électrique a entraîné la mise hors ligne de près de 1 200 000 abonnés - selon RTE - répartis notamment entre les départements du Var et des Bouches-du-Rhône. Les raisons de cette gigantesque panne découle d'un incendie survenu entre les communes d'Aurons et de Pélissanne à proximité de l'unique ligne électrique - comprenant deux lignes chargées respectivement en 400 000 volts - qui depuis la commune de Tavel - dans le Gard -alimente en électricité le sud est français.

    Cette configuration particulière du réseau Sud est est pointée par Frédéric Dohet, Directeur délégué au système électrique pour le Sud est au sein de RTE, - comprenez "réseau de transport d'électricité" - comme une faiblesse propre à engendrer sur le réseau des anomalies récurrentes. Ce jeudi 30 juillet sur le site RTE de Bouc-Bel-Air, l'agent d'astreinte doit prendre la lourde décision, celle d'appuyer ou non sur le bouton. Le CODIS, sorte de bras armé des services de luttes contre les incendies et pour parti basé à Valabre - commune de Gardanne - est en liaison directe et égrène minute par minute l'évolution du sinistre. La décision de couper le réseau depuis la salle de contrôle revient finalement au Préfet de département et au Directeur local de RTE.

    Le risque, en laissant le courant circuler dans les installations à proximité d'un incendie, peut être encouru éventuellement par les personnels des Canadairs qui pourraient être mis au contact de charges électriques très puissantes durant les phases de largages. La décision apparaît comme cruciale sur plusieurs points avec, d'une part les risques pesant sur les effectifs de pompiers engagés sur le terrain et d'autre part, les coûts liés à une rupture de l’approvisionnement. Sur ce dernier point on distinguera les coûts liés à d'éventuels incidents fruits de la panne et les coûts symboliques induits.

     

    Du diner champêtre à Sainte-Croix à la lumière de cire des villes

     

    Pour illustrer cette dernière sorte de coûts, une simple lecture des médias contemporains à l'évènement suffit. "Vaste coupure d'électricité en Paca, en raison d'un incendie" pour Libération ou "Vaste coupure d'électricité en Paca" pour le Figaro, le réseau en prend un coup. Et pourtant à y voir de plus près : pauvre réseau victime des méchants incendies de forêt. Il n'en fallait pas plus aux responsables de RTE pour remettre au goût du jour le besoin impératif pour la région Paca d'une deuxième ligne d'alimentation. RTE en serait enchanté, le problème : un tracé envisagé sous très haute tension.

    Prenant pour décor l'écrin des Gorges du Verdon, survolant un temps le lac de Saintes-Croix, le projet de ligne à très haute tension un temps défendu bec et ongles par RTE a été remisé dès 2006 par le Conseil d'Etat. Ce recul marque une étape au sein d'un bras de fer trentenaire engagé entre la division transports du groupe EDF et les riverains organisés en un lobby devenu puissant. A la suite, peu de solutions émergent : hormis ce tracé seule la couteuse alternative de l'enfouissement existe. Mais pour cela, il faut réduire de moitié les performances de l'ouvrage en terme de capacité de charge - 250 000 volts en lieu et place des 400 000 volts prévus dans le projet de ligne aérienne initiale - mais surtout, il importe de financer le surcoût de l'enfouissement. En effet, le mètre linéaire de réalisation aérienne coûte en moyenne deux fois moins chère que son homologue sous-terrain.

    Pour le RTE la mission principale est de résoudre les problèmes de réseau de la "péninsule électrique", ce secteur dont l'alimentation en courant dépend pour plus de 50% des apports du réseau. De même, si demain les ouvrages industriels d'EDF devaient produire plus d'électricité, le réseau ne serait pas en mesure de transporter la production. Or, le site d'Iter, par ailleurs vaste chantier international au sein duquel les règles de travail sont internationalisées, serait à terme un fournisseur d'électricité potentiel et pourquoi pas dans un rôle saisonnier de fournisseur pour nos riverains italiens.

     

    L'utopie "d'une EDF" comme un des membres autorisés du foyer en miette

     

    De l'avis de beaucoup d'hommes en bleus, la parcellisation des fonctions du groupe EDF entre secteur monopolistique et secteur concurrentiel a entraîné une série de cafouillages, une évolution en entreprises d'un ensemble objectivé historiquement selon l'acronyme EDF par le publique. Alors que la production et la vente de l'électricité sont des activités ouvertes aux marchés, le transport de l'énergie et sa répartition reste entre les mains d'entités uniques. Cet aspect haché de la structure du "leader français de l'énergie" peut être mis en lien avec les relations établies entre Réseau ferré de France et la SNCF. RTE, créé le 1ier juillet 2000, est pour sa part institutionnalisée en qualité d'autorité d'utilité publique par une loi en date de février 2000. Les buts visés par la structure s'entendent en termes de gestion et de régulation du réseau. Pour autant, RTE est une société anonyme filiale du groupe EDF. Forte de plus de 8000 agents, cette entité semble assurée de demeurer intacte dans le contexte de décomposition permanente de l'opérateur électrique historique.

    Pour le navire RTE, ce n'est certes pas la splendeur, ni le temps d'EDF où de nombreux employés recevaient comme une des pièces de l'héritage un des véhicules bleus réformés du service. Tout de même, il s'agit pour RTE d'assurer pour le compte de l'Etat et en qualité d'entreprise pour son propre compte une gestion efficace du réseau. En outre, RTE propose un panel d'activités regroupées par le groupe sous le générique de "International et prestations". Il est question de réaliser un travail "d'expertise et de conseil" auprès de tiers par la prospection d'opportunités en termes de gestion de réseau par exemple. La filiale d'EDF, qui affiche sur son site des valeurs de qualités notamment par référence au niveau de norme ISO 14001 mais également des ambitions écologiques, intervient comme le catalyseur d'une nécessaire politique du risque incluant la gestion de ces derniers.

    Si les risques en terme de ruptures d'approvisionnement ou en terme d'incidents sont particulièrement prégnant dans l'activité de RTE qui rappelons le, a en charge la gestion du réseau électrique, le risque demeure dans le même temps comme un moteur économique et une essence symbolique permettant à la société RTE de justifier son existence. En Provence par exemple, dans le cadre du dossier de la "ligne de Tavel au Réaltor" dont l'incident du 29 juillet 2009 mais une partie des tenants en exergue, la notion de risque intervient à plusieurs niveaux et en somme constitue le fond du dossier. D'une part, la société RTE pointe les faiblesses du réseau à sa charge et affiche la volonté de construire une ligne nouvelle et d'une autre part, les riverains intéressés par le projet pointent les risques écologiques de l'opération. Le rôle d'entrepreneur-gestionnaire des risques est alors caractérisé même si le pouvoir de la société reste limité par les décisions supra de l'Etat.

     

    RTE comme vestige et autorité charismatique de l'électricité d'état en France

     

    En lien, la société RTE, par la composition de son conseil de surveillance mi-EDF mi-représentants de l'Etat, évoque un hybride institutionnel aux commandes d'un secteur en miettes : celui de l'électricité. Non que cette activité ne comprenne pas de multiples divisions, de multiples aspects et métiers mais plutôt que sa gestion historiquement monopolistique a contribué à produire une représentation symbolique particulière du secteur électrique en France.

    La composition du directoire de RTE offre la même perspective sur cette société, EPIC d'un nouveau type. La présidence est assurée par Dominique Maillard, un ancien de la fonction publique. Ce dernier a occupé pour le compte de l'Etat des postes en liens avec le secteur énergétique notamment à la DRIRE puis, au sein des différents Ministères qui entre les années 1974 et 1990 ont eus en charge le secteur de l'industrie. Le Vice-Président du directoire, qui a également en charge par délégation la division Système électrique, est Pierre Bornard. Celui-ci est un ancien de chez EDF. Depuis 1976, Pierre Bonnard a occupé de nombreux postes au sein de la division Recherche de l'opérateur historique. Philippe Dupuis, Directeur Général Adjoint en charge des finances de RTE est, comme Dominique Maillard, un homme de ministères. Ce dernier est dès 2005 au service de François Loos Ministre de l'Industrie puis deThierry Breton alors en place au Ministère de l'Economie. Enfin, Hervé Laffaye, Directeur Adjoint en charge de la direction du transport d'électricité est une vieille connaissance de Pierre Bonnard étant issus comme lui de la très prolixe division Recherche d'EDF.

    Le quatuor à la tête d'EDF affiche une parfaite symbiose entre EDF et représentants de l'état et de produire par cette addition des qualités spécifiques aux cadres dirigeants de l'organisation. A côté de cette façade bien réglée, de nombreux problèmes émaillent la vie du consommateur d'électricité. Sans parler de la hausse estivale du prix de l'électricité portée à 1,9 % par Pierre Gadonneix, de l'aveu de certains hommes : "rien ne tourne plus rond dans la boite". Pour ce témoin, encore à la suite des plans sociaux vêtus du célèbre pull bleu ciel "électrique", les problématiques affichées comme la ligne bis du Sud Est ne sont que des enjeux financiers posés à la suite de prospection, de mise en connexion d'ouvrages, d'une politique de l'énergie menée au sens large. Or, de cette largesse, de cette volonté d'intervenir en qualité d'expert, découle un abandon à la sous-traitance de métiers qui mis en somme permettent à la société française d'être sous tension. Ainsi, des jeunes qui sont payés aux nombres de relevés ne seront jamais agent EDF. Ailleurs, en certains points, le réseau souffre d'un entretien précaire laissant poindre de ci de là ce qui relève pour le moment de micro-incidents eu égard aux prodigieux enjeux induits par le contrôle des autoroutes européennes de l'électricité.

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  • Au fil de l'eau ce pourrait être le sort du badeau, du festivalier à tous le moins celui rêvé. Depuis le regard porté sur l'autoroute : trois traits ondulés, une harpe stilisée et voilà notre ville d'eau et d'art, de fontaines et de musique. Posé là en pleine saison estivale, le vacancier pourra trouver l'élément liquide quelque peu absent de la Cité. Bien heureux celui qui pourra jouir des attributs du curiste ou palper une eau vive en dehors du parcours des fontaines. Tater de la mousse ou se faire prendre en photo derrière quatre dauphins ne rafraîchit pas son couple de festivalier.

    Sans innonder la ville d'Aix-en-Provence, sans imaginer une circulation en gondole du périphérique, chacun aimerait en été pouvoir deviser au moment du soir au bord d'une eau étendue. La rivière de l'Arc sans être mer ou lac présente l'intérêt de la contemplation du flôt qui passe comme le bonheur d'une baignade improvisée. Or, les berges du site ne regorgent pas de visiteurs, seuls quelques individus aux activités spécfiques fréquentent les lieux. En premier lieux, les joggers s'atellent à leur passion étrainant un parcours santé dessiné le long du cours d'eau. Plus loin, un rendez-vous gay s'improvise parfois se mêlant aux sportifs venus récupérer leurs véhicules. A la suite de ce cadre de sport libre, l'infrastructure des Infirmeries fait office d'ambassade sportive officielle. Un gymnase, une piscine, des terrains de tennis cotoient un improbable mur d'escalade. Faisant face au complexe, un lotissement sort de terre effaçant du même coup un grand domaine qui fut il y a une vingtaine d'années à vocation agricole. Abandonnés durant près de quinze ans, les bâtiments furent squattés. Le corps de ferme principal est seul conservé dans le nouveau projet d'urbanisme. Il faut dire que l'édifice est impressionant avec trois niveaux et une organisation de l'espace intérieur en trois appartements, un espace important de stockage dont les déchêts révellent une activité dans l'automobile durant les années 1970.

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    L'Arc coule au fond du quartier et cela semble indifférer le plus grand nombre. De l'autre côté de la rive, le très tranquille Chemin du Viaduc serpente sous l'ombre de l'oeuvre SNCF éponyme. Côté Pont de l'Arc, un parc Acrobranche a tenté l'aventure et la symbiose avec l'Arc en proposant aux visiteurs de survoller la rivière depuis un ensemble de ponts, de cordes, de poulis. Hormis cette initiative, seul le Marché aux puces organisé sous l'Aqueduc peux se targuer de proposer une manifestation populaire et gratuite au bord des eaux. Les étals en grand nombre l'été s'étendent jusqu'au petit surplomb de terre qui domine l'Arc de quelques petits mètres.

    A Côté, l'ancienne discothèque du Kripton convertie en entrepôt un temps pour la Mairie d'Aix un temps pour la Compagnie de Danse Prejlocaj donne une touche industrielle renforcée par le parking-relais construit tout proche. L'accès à l'eau de l'Arc, la promenade, comme le "callage" entre jeunes en son bord ne coule pas de source. En faute, une moindre valorisation de cet élément par les autorités compétentes dont l'attitude ne s'apparentent pas à une indifférence à propos du site mais plutôt à la mise en place d'un simple arsenal de préservation de ce denier au regard des exigences environnementales, esthétiques contemporaines.

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    Lové dans ce compromis, la fonction de loisir global de bien-être comprise dans les possibilités d'une rivière apparaissent comme non maîtrisées, non exploitées. Si le parcours de santé à permis d'importer un public spécialisé, les aixois, les touristes non initiés continueront leur fonte en centre-ville, souffriront de la petitesse, du calme de Jourdan. Alors que les quartiers d'Aix sont de toute part agrandis au moyen de projets immobiliers parfois gigantesques peu d'efforts sont entrepris pour donner à la cité une faculté d'attraction authentique à tout le moins non marchande.

    Pourtant, chacun le sait, l'espace gratuit organisé peut à terme s'avérer payant et dans le cas d'Aix permettre à la Belle de se refaire une beauté, d'assumer notamment les foules qui foulent les rues de la ville au moment de l'été. Si d'aventure, les flôts de touristes s'égaraient du centre-ville, de ses boutiques pour "descendre" du côté des facs puis gagner les bords de l'Arc - qui pourraient être pour l'occasion renommer la "Grande Arc" -, très vite, le déplacement releverait du pélerinage : parfois pénible avec notamment la traversée de l'autoroute.

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    A cela s'ajouterait la triste vision des berges saturées de véhicules en masse, des voies de desserte transformées en parking. A ce point de l'investigation, seule l'imagination peut sauver le récit. Imaginons dans un premier temps de recouvrir l'autoroute à partir de la Sortie Pont de l'Arc et jusqu'à la sortie Pont des Trois Sautet. Pour imaginer l'ouvrage, il suffit de concevoir de part et d'autre de la chaussée des bandes de béton comme des murs sur lesquels seraient placés des éléments de toiture fait de la même matière. Pour parfaire le chantier, l'espace du toit serait, à la façon du Supermarché Casino Brunet - Avenue Delattte de Tassigny - asservit en parking, procurant par la même le plus formidable des parking-relais.

    Dans cette urbanisme-fiction, il s'agit tous simplement de ramener le territoire de la commune à sa configuration "d'avant l'autoroute" tout en prenant en compte le triplement de sa population. Si les quartiers des Facultés, du Pigonnet ou du Val-Saint-André étaient jadis des campagnes, de la verdure accessibles à l'urbain, cela n'est de nos jours plus le cas or, l'autoroute se pose comme une limite symbolique entre la ville et l'aire qui à l'heure actuelle pourrait se substituer au campagne perdues. 


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  • Avenant, le petit Quartier des Platanes se donne à voir aux chalands par le biais de ses petits commerces. Fringant entre la sortie de Venelles et la montée des Alpes, qui descend jusqu'à Aix-en-Provence, une boulangerie côtoie un bar, une épicerie et un peu plus haut un confrère fournil. Derrière ce carrefour au parking avenant se dessine un réseau de chemins secondaires qui fuis de toutes parts en impasses.

    Avenant, the small Quartier des Platanes is seen by barges through its small shops. Fringing between the exit of Venelles and the climb of the Alps, which goes down to Aix-en-Provence, a bakery meets a bar, a grocery store and a little higher a fellow bakery. Behind this crossroads with a pleasant parking lot is a network of secondary roads that flee from all sides in impasses.

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    Baignoire pas Carlus

     

    Bien lotis les uns dorment à l’abri de vieilles tuiles disposées sur de superbes bastides. A quelques mètres, d'autres continuent l'expérience alternative de nos contemporains hippies. Encouragés par des parents "compréhensifs", un jeune couple jouit d'une vue imprenable sur la ville, perchés dans un bout de verdure du quartier des Platanes dans une maison à l'accès uniquement piétonnier. En outre, au-delà du Viaduc, le long de l'autoroute A51, un chemin a des allures de quartiers pavillonnaires. Toutes les parcelles sont ordonnées et les jardins cachés de murs crépis et propres. Ronronnant un Karcher sur roues est à l'action.

    Well-off some sleep sheltered from old tiles arranged on beautiful bastides. A few meters away, others continue the alternative experience of our contemporary hippies. Encouraged by "understanding" parents, a young couple enjoys a breathtaking view of the city, perched in a stretch of greenery of the Plane district in a house with only pedestrian access. In addition, beyond the Viaduct, along the A51 motorway, a road has the appearance of suburbs. All the plots are neat and the gardens hidden with walls plastered and clean. Purring a Karcher on wheels is in action. 

     

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    Duos ronces et béton - brambles and concrete  
     

    Au-dedans, les jarrons de pierre sont curés, grattés : les nouveaux acacias y seront très bien. Pourtant, comme en rupture, la villa Mady en impose par son architecture. Le poids des années d'écart entre la vénérable et les maisons riveraines donne de l'aplomb à la bâtisse. Si la plupart des maisons ont vu le jour dans les années 1960-1980, la Mady revendique un petit siècle d'existence. Pas tout à fait dans son temps, la maison n'a pour ainsi dire jamais été en accord avec son époque. En effet, à peine la belle est-elle sortie de terre que déjà son domaine est menacé. Victime de sa situation, le parc de la propriété est frappé d'alignement dans les plans de ce qui doit être une solide alternative à la Route des Alpes.

     Inside, the jarrons of stone are curé, scratched: the new acacias will be fine. However, as if in rupture, the villa Mady imposes some by its architecture. The weight of the years of difference between the venerable and the riverside houses gives aplomb to the building. Although most houses were built in the 1960s and 1980s, the Mady boasts a small century of existence. Not quite in its time, the house was almost never in tune with its time. Indeed, as soon as the beauty has left the earth, her domain is already threatened. Victim of its situation, the park of the property is hit of alignment in the plans of what must be a solid alternative to the Route des Alpes. 

     
    Arrière-court - Back-court  
     

    Souvenez-vous. Naguère, dans les années 50, l'accès à la commune d'Aix-en-Provence depuis les Alpes, le nord de la ville, n'est possible que par la Route des Alpes dont le seuil de saturation est très vite atteint. Le relief du site ne permet pas d'envisager un élargissement de la chaussée. Cette somme d'éléments pousse à envisager l'aménagement de la section d'autoroute reliant Aix-en-Provence à Venelles puis par la suite à bien d'autre villes - via l'extension de l'autoroute vers Sisteron. Bientôt, les experts géomètres viennent frapper à la porte de la demeure. Dans les faits, les agents des Pont-et-chaussées sont mal à l'aise hélant les propriétaires depuis le vieux portail de fer forgé.

    Remember. Formerly, in the 1950s, access to the town of Aix-en-Provence from the Alps, the north of the city, was only possible by the Route des Alpes, whose saturation threshold was reached very quickly. The terrain of the site does not allow for a widening of the pavement. This sum of elements leads to consider the development of the motorway section linking Aix-en-Provence to Venelles and then to many other cities - via the extension of the motorway to Sisteron. Soon, surveyors came knocking on the door of the house. In fact, the agents of the Bridges and Causeways are uncomfortable alas the owners from the old wrought iron portal.

     
    Véranda bien urbaine - Urban veranda
     
    L'annonce de la nouvelle, de la fin de la Mady, est d'autant plus pénible à effectuer que la demeure est accueillante. Les agents invité à rentrer traversent un jardin inondé en ce mois de juin par les feux de l'été. Pourtant sous les platanes centenaire l'air et frais. Un escalier de pierre conduit à la terrasse en fleurs. Au dedans, les agents suivent et accèdent enfin à une autre terrasse, celle-ci est vitrée et domine les champs. Assis autour d'un verre, la discussion s'engage sur les termes de l'expropriation.
     

    The announcement of the news, of the end of the Mady, is all the more painful to carry out as the residence is welcoming. The officers invited to return pass through a garden flooded this June by summer fires. Yet under the hundred-year-old plane trees the air and fresh. A stone staircase leads to the flowering terrace.  Inside, the agents follow and finally access another terrace, this one is glazed and dominates the fields. Sitting around a glass, the discussion begins on the terms of the expropriation.

    Plaque de baptêmes - Baptismal plate
     

    Comme d'autre, La Mady est frappée d'alignement et bientôt une partie de ses jardins est coulé sous le bitume de l'Autoroute 51. Un mince filet de grillage, déroulé tout au long de la nouvelle voie, coupe la Mady en deux. Au final, tout le bâti est conservé. Du reste, la vue depuis la terrasse fermée a bien changé. Outre une grue ou le gabian de passage, José doit ouïr le son du paysage de milliers d'automobilistes. Emu, ce dernier se souvient des premiers jours où la maison fut réquisitionnée en qualité de QG du chantier de l'autoroute. Située sur le réseau public, la maison est devenue au fil des ans une officine de la DDE. On y stockait jusqu'en 2007 les panneaux mis au rebus, les objets retrouvés au long de la chaussée, une saleuse ou un tracto encombrant.

    Like others, La Mady was struck by an alignment and soon part of its gardens was sunk under the asphalt of Highway 51. A thin net of wire, unrolled throughout the new route, cuts the Mady in half. In the end, the whole frame is preserved. Moreover, the view from the closed terrace has changed a lot. In addition to a crane or gabian, José must hear the sound of the landscape of thousands of motorists. Moved, the latter remembers the first days when the house was requisitioned as the headquarters of the highway construction. Located on the public network, the house has become over the years a DDE (Departmental equipment direction) dispensary. Until 2007, they stored the panels that had been discarded, the objects found along the road, a dirt spreader or a bulky leaflet.

     

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    Depuis les ambassadeurs des Pont-et-chaussée jusqu'aux agents chargés du déneigement, les hommes en orange ont pris possession de la propriété. Ainsi, le jardin a été agrémenté de boxes métalliques chargés de l'accueil des machines. Plus loin, un bateau est comme échoué : tombé d'une voiture un dimanche de janvier. Les souvenirs de la famille expropriée ont disparus exception faite d'un pull de jersey vert, d'ouvrages d'art corrompus par l'humidité tandis que durant une vingtaine d'années ceux de l'autoroute y étaient comme en galerie. Vidée de son contenue ces derniers mois, la Mady devrait connaître d'ici peu une seconde vie, peut-être à l'occasion d'une mise en vente aux enchères. Rescapé de la rafle, un panneau 50 est inutile tout comme cette pauvre affiche de sécurité routière ton sur ton avec les murs jaunis.

    From the Pont-et-chaussée (French public road workers) ambassadors to the snow removal officers, the orange men took possession of the property. Thus, the garden was decorated with metal boxes responsible for the reception of the machines. Further on, a boat is as if stranded: fell from a car on a Sunday in January. The memories of the expropriated family have disappeared except for a green jersey sweater, works of art corrupted by humidity while for about twenty years those of the highway were there as if in gallery. Emptied of its contents in recent months, the Mady should soon experience a second life, perhaps during an auction sale. Rescued from the raid, a panel 50 is useless just like this poor road safety poster tone on tone with yellow walls. 

     
    Stock d'hiver - Winter stock
     
    Déco perso 

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  • DDE des années 90', l'Art de la régulation atteint son apogé. Au-delà des dispositifs routiers, des panneaux équipés de diodes, les cadres maison oeuvrent à sortir de la chaussée. Par là, quelques uns ont décidé d'épurer le langage en usage entre collègues. Au travers d'une note de service : découverte d'une proposition originale pour tarir le flot, apparement incessant, des mots orduriers utilisés dans le cadre du travail des agents oranges.

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