Là où le village de Pélissane se meut en ville, des blocs entiers de chemins ruraux deviennent en une saison de vaste ensembles pavillonnaires. Dans cet eldorado, les restes d'un petit ensemble commercial attirent le regard. Perdu au bout de l'une de ses voies, ce monstre de béton qui semble-t-il a subit les affres d'un incendie, est exsangue. Des ronces et autres espèces invasives se sont installées tandis que les murs ont été progressivement souillés de tags.

Au-dedans, la lumière est rare parfois devine-t-on le fond du local par l'entremise de brèches dans les parpaings pourris. Au sol de nombreux déchets : restes d'activités artisanal. Ici ce qui fut un atelier d'enseignes lumineuses, ses entrailles de plastique puis à l'étage sur le mécano, une unité de menuiserie stigmatisée au plus haut niveau par les flammes. Une imposante machine métallique orangée de rouille, brûlée, trône dans sa mer d'amiante issue des restes de la toiture ondulées.

Les travailleurs partis, le site semble promis à un avenir des plus urbains vendu sous la forme de parcelles à lotir. En marge, les dépendances fermières rattachées au site qui compte également son quantum d'oliviers rappellent l'origine rurale du lieu.

Derrière un grillage éraillé, cet ancienne unité de production d'équipement de distribution électrique à la mine des petit jour. Des cubes de béton tellement armé que nul ne saurait les détruire. Parfois une fosse souillées incluse à un sol de béton gris parsemé d'éléments d'acier rouillés. Ces gros modules seuls témoignent de l'activité qui devait être intense il y à une vingtaine d'année. Plus loin le bâtiment des "chefs" fait bien pitié mendiants aux visiteurs un tags, un simple regard.

Un jardin de ville, ses poubelles bien urbaines à présent isolées là-bas derrière les voies de circulation. Condamné devenu inaccessible, l'espace de loisir ne reçoit plus que quelques visiteurs en quête de lieux qui pour larguer un véhicule en pièces qui pour se défaire des restes de forfaits. A l'appui ce coffre-fort qui git béant dans ce qui fut une douce plate-bande en gazon.

Littéralement enserrée par les voies autoroutières, cette maison des années 1980 ne fut jamais achevée. Entre expropriation, nuisances et dégâts routiers son avenir de ruine semble tout tracé.

Ce morceau de béton s'offre aux milliers d'automobilistes qui file plus bas sur l'axe entre Martigues et Marseille. A présent incluse dans un vaste domaine privée, cet abris aux allures de bunker fut longtemps l'abri idéal pour le marginal de passage.