• Voici un véhicule qui ne prendra plus la route ; planté dans une jungle paysanne, dernier hommage.


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    Depuis quelques années, les bords de l’Arc sont l’objet de toutes les attentions. Si quelques campements de personnes sans domiciles fixes demeurent, de gros efforts ont été consenti pour dessiner autour de la rivière un parcours de santé.

     

     

     

    Moulins, accrobranches, parcs démembrés

     

     

     

    Plus loin, c’est un accrobranche qui structure, habille le cours d’eau. Ce complexe de cordes et de bois, ouvert depuis quelques années, est emblématique des transformations en cours dans le secteur. En effet, au début du siècle, l’Arc était utilisé pour sa puissance, asservi pour de nombreux moulins notamment entre le domaine de la Parade et le quartier du Pont-de-l’Arc. En retrait de cette activité, très industrielle pour l’époque, les terres sont réputées gâtées -incultes – percluses de moustiques en période estivale.

     

    Bien plus tard, à l’âge de la force électrique, quelques projets s’organisent entre les derniers morceaux de la ville et la rivière. Dans cet espace immense, des fermes tentent une mise en valeur agricole dont subsiste quelques vestiges Chemin du Viaduc ou Quartier de la Beauvalle.  Cette ceinture verte stimule les urbanistes qui bientôt dessinent une voie d’autoroute en son milieu.

     

    Coupées en deux, recluses en bord de rivière, les fermes se meuvent en demeures particulières comme le Domaine de la Beauvalle privé de ses terres ou encore cette bastide si discrète, dernière élément de sa génération sur l’Avenue Gaston Berger. Si la demeure a conservé un jardin exceptionnel, son imposante entrée mène à présent tout droit à un mur autoroutier.

     

     

     

    Trafic, inondations et cabanes

     

     

     

    Partout le bâti est adapté, reconstruit, remembré. En sus de l’arrivée de l’autoroute, la zone est réputée inondable hypothétiquement soumise aux crues centenaires de la rivière. De crainte, cette donnée est établie en diagnostique ce qui bloque l’initiative foncière de longues années à partir des années 1990.

     

    Les abords de l’Arc, depuis les Infirmeries jusqu’au Pont de l’Arc sont concernés en priorité. De fait, les constructions trentenaires établies comme le Novotel ou encore le Collège sont cernées par des terrains promis en réserve foncière. Pour les quelques propriétaires l’envie est grande de posséder un terrain constructible plutôt qu’un espace de jungle urbaine.

     

    Du reste, dans ce processus, les terrains laissés vacants ont attiré une population spécifique qui comme à « Plastique-Land » a établi de petites habitations précaires. Derrière le Novotel, les habitants de « Plastique-Land » demeurent parfois depuis plus de 10 ans. Depuis quelques mois, les esprits semblent avoir évolués quant aux dangers de l’Arc. La construction du parking relais du Krypton est à n’en point douter le signal d’une aire nouvelle pour ce secteur promis à un avenir tertio-universitaire.

     

     

     

    Un dernier saut de puce

     

    Plus loin, de vieux bassins agricoles sont ensevelis par une végétation luxuriante qui sert les craintes quant au phénomène de submersion. Au-delà de ces vestiges, une très vaste zone défrichée s’étend à perte de vue. Il s’agit de l’ancienne décharge d’Aix-en-Provence : les « égouts ». Là, les matières résiduelles étaient amenées pour y être valorisées. Cette vocation a perduré jusqu’aux années 1960 où le dispositif fût jugé obsolète.

     

    Bien des années plus tard, dans les années 2000, la famille propriétaire va créer un marché aux puces dont la fréquentation a été très importante. Par la suite, le site accueil des cirques ou même des concerts qui trouvent là un lieu idéal pour poser camions et chapiteaux.

     

    Depuis quelques jours, le terrain a été totalement déséquipé, vidé des quelques marabouts présents tandis que les remorques et autres restes mécaniques ont été tiré vers l’entrée. Condamnée par un gros bloc de rocher : le marché aux puces à Aix-en-Provence c’est fini.

     


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