• MAIS DEPUIS CE VIDE POUR BEAUCOUP C'ETAIT DEJA L'HIVER - 2/3

    La demeure avait donc des airs de maison hantée tout droit sortie d'un rush  flou entre Derrick et Brighton. Pourtant les fenêtres nombreuses auraient fournies une luminosité abondante, des fumets de Provence piquant de résine. Or rare étaient les issues ouvertes. Les derniers temps du squat se caractérisent par une "sur-division" des lieux. Comme une découpe sauvage laissant chaque pièce dans l'ignorance de l'autre et autant de refuges pour des individus toujours plus nombreux.

     "Que nos effectifs soient en nombre illimité", voilà une devise qui ne sié pas à la position d'occupant sans droit ni titre. Dans notre cas à tout le moins. L'ire des voisins est renforcé par la somme des allers-retours, des véhicules qui passent et repassent. Les lieux sont comme mortfiés et le lambda y évoluant pourrait croire à sa propre mort : être arrivé quelque part en enfer...

    Du reste, il faut bien des sites comme point de substitution à la petite gare d'Aix-en-Provence. Celle-ci fraîchement restaurée n'offre pas un abri sûr aux errants. Sa petitesse et la permanence des opérations de contrôles otte au lieu toute fonction d'habitation fut-elle de jour. A y voir de plus près, une annexe toute proche a bien existée. A quelques pas de la gare et bien plus proche à vol d'oiseau, un immeuble vitré fait face aux voies ferrées - 43°31'23.31"N - 5°26'36.90"E.

    Ce bâtiment offre depuis la gare de larges surfaces vitrées et un toit : sorte de vaste terrasse. Les parties en verre sont engoncées avec des traverses noires façon Pavillon noir. En haut un cube, en verre lui aussi, fait office de vigie. Côté pile, dans la rue du Bowling du Mail - Boulevard Albert Charrier -, le site apparait sous les traits d'une maisonette toute mignonette. Point de baies d'aluminium ou d'escaliers parés de verre mais une façade portant un toît tuilé à deux pentes, typique des années 1950. Un petit espace au devant offre de précieuses places de parking qui en retraits ne souffrent pas d'êtres payantes. Face à la demeure un vaste espace à l'état de frîche est  destiné, selon l'affiche du permis de construire, à accueillir seize logements. Avant se tennait là une usine un temps abandonnée puis démolie il y a environ cinq ans.

       o°0

    Si vous allez la chercher, la voir, la traque sera difficile car depuis peu - environ un an - la condition de la demeure a évoluée. Celle-ci est recouverte de tags et une solide barrière de marque "Héras" interdit l'approche. Les portes, les fenêtres sont autant d'éléments murés tout comme, sur le côté, le passage qui  jadis permettait d'acceder au petit jardin. Ce dernier s'étend du bâtiment à la cîme des voies - le terrain a une aire de 294 m2 pour 241 m2 de bâti. Un permis de démolir bien actuel livre le nom évocateur de la SCI propriétaire des lieux ... "les trois reines". Leur règne aura pour ainsi dire été marqué par l'exercice d'une forme de chaos particulière ... L'aspect actuel de la maison trouve ses fondements dans son histoire. Que celle-ci soit mi-traditionnelle mi-moderne avec en sus des allures "d'immeuble à bureaux" s'explique par l'activité d'imprimerie longtemps en place. Puis à la suite de cette ère commerciale rien, le vide.

    La maison bien que lottie entre deux autres fut bientôt squattée par un, puis, comme souvent, une dizaine d'occupants. Il y avait là beaucoup de chiens et un temps "Crête rouge" l'un des squatters emblématiques de l'époque que l'on retrouvera aussi chez  F. Savon, du coté de l'ancien Hippodrome d'Aix-en-Provence. Ce lieu, en centre vile, offrait une résidence idéale avec une partie salle à manger ou salle commune côté rue et côté gare, des sortes de chambres façon aquarium : entièrement vitrées. Au centre, un escalier en colimaçon dessert les trois niveaux et mène au toît d'un plat agréable. Ce qui l'est beaucoup moins c'est l'odeur pestilentielle liée aux excréments de certains chiens dont les maîtres ne se donnent pas la peine de les mener aux toilettes, dans la rue.

     

    Vue du parc de chez les Savons à La Parade du temps de sa splendeur 

     Carte de membre de la Socétés des Courses d'Aix-en-Provence basée à La Parade, vers 1930

     La dernière occupante du Domaine de la Parade, la magnifique  F. Savon

     
    Membres de la famille Savon, jadis en voyage d'affaires à New-York vers 1930 
     

     Le Docteur Snell et son épouse invités de la famille Savon débarque

     

     

     

    Pré-view / Le château d'Elise 3/3


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