• En coulisse d'un paradis mystique

     

    Dans les hameaux aux alentours de Gardanne, de nombreux bourgeois avaient édifié au XIXème siècle de cossues bastides. Parvenues à nous sous forme d'héritage, les belles rivalisent de beauté par voie de filiation. Si les bâtisses faites de pierres n'ont plus l'exclusivité du luxe en hameau, leur spécificité, leur écrin historique les rendent inimitables.

    Ainsi le terme de domaine évoque-t-il à n'en point douter de vielles allés d'arbres qui en un trait indiquent la route aux visiteurs. Jalousement gardées, les propriétés de style ne se laissent admirer que dans l'élan d'un baptême, par la majesté d'un portail engoncé dans un mur au grand âge.

    Dans le secteur de Gardanne nord, à la limite de la commune de Meyreuil, un lieu à une sinistre réputation. A l'appui, une communauté virtuelle relaye les biens étranges propriétés d'un domaine abandonné. Pour l'internaute Huilex, le Château de Barême est une référence en terme ésotérique et de conter à la suite ses différentes expériences vécues dans la bâtisse sur unforum dédié.

    Loin de laisser indifférent, le Château de Barème à toujours son public même si ce dernier c'est pour le moins rajeunit avec une majorité de visiteurs jeunes : avides de sensations fortes. Les anciens résidents de cette maison de retraite n'auraient certainement pas supporté les rythmes de la techno, ni gouté auxtags disposés dans le réfectoire de l'établissement. Du reste, la collectivité attestée comme active depuis 1950 au moins à définitivement fermée ses portes dans le courant des années 1980.

     

    Un vieux chariot aux roues éraillées, un brau à eau

     

    Installé dans un véritable château, pourvu de tours, fort de mille dépendances, les résidents avaient là un bien original cadre de vie à tout le moins une forme architecturale peu rependue dans cette France provençale. Peu au fait de cette distinction, les résidents peinaient à profiter de leurs derniers jours enserrés dans les règles strictes de l'établissement, coincés dans l'un des quatre étages du bâtiment. Marquante, cette terrasse grillagée de toute part comme une aire de promenade pour les relégués du dernier étage.

    Sans bruit, des cris, des détenus hurlent dans le vaste de ce réfectoire, alertant jusqu'aux caves de leur sort si peu enviable. Un vieux chariot aux roues éraillées présente les restes d'un service : quelques assiettes cassées, un brau à eau en plastique. Sous la jouge de sa dernière directrice Madame R., la bâtisse va bientôt être démantelée, promise à un avenir plus commun. L'établissement vide en impose comme cette verrière métallique encadrant la porte principale où ce poulailler au fond de la propriété : lieu de relégation pour les fauteuils roulants obsolètes, les chaises d'aisance par trop percées.

    Dans l'expectative, la nouvelle propriétaire des lieux Madame S. est forte encombrée par les 42 hectares de ce domaine, se contentant de la jouissance de la maison dis "de la directrice" située à l'écart toute proche des deux terrains de tennis de l'établissement. Très vite en déshérence, le Château de Barême devient la maison hantée de luxe de Gardanne puis bientôt pour Huilex et les autres de toute une région.

     

    Esotérisme et oursinade municipalisée

     

    En 1996, la municipalité de Gardanne acquiert le Château de Barême promettant dans l'acte de vente de faire clôturer le terrain afin de marquer la séparation entre la maison de la directrice, conservée par la venderesse, et cette nouvelle propriété de la mairie. Outre le versement de 3,3 millions de francs, la Mairie de Gardanne s'engage auprès de la propriétaire à ne pas "utiliser le Château de Barême en qualité de maison de retraite". A l'issue de cette transaction le lieu-dit Rambert semble pouvoir souffler, débarrassé d'un arche pour retraités à fort mauvaise presse.

    Quelques incendies plus tard, la municipalité de Gardanne envisage, en bonne propriétaire, la mise en valeur du site. Mais, dans le contexte de l'époque, comme le souligne un proche du dossier, la municipalité est plus occupée à acquérir du foncier pour endiguer le phénomène de spéculation immobilière, qu'à trouver des perspectives à ses investissements. Lente et peu encline à une collaboration externe, la Mairie va refuser les différents projets comme ce complexe hôtelier ou ce centre aéré asservie au comité d'entreprise EDF.

     

    photo 001-web
    photo 007

     

    Dans le doute, les esprits du Château de Barême, visibles selon Huilex sous la forme de prismes rouges, s'impatientent de découvrir le statuts des nouveaux occupants lassés par le public de teufeurs, de glaneurs et autres curieux de mise en blog. Les uns mangent des oursins pour un retour de pêche punchi, d'autres tirent quelques billes de paint ball. Le temps long passe ainsi quand, comme un couperet, dans l'élan d'un incendie survenu tout proche des bâtiments, la décision est prise de raser toutes les constructions sises sur le domaine. Ainsi, au lieu-dit Rambert, le Château ne répond plus, seul en témoigne cette rangé d'arbres desservant de grandes dalles : là où a disparu le Château de Barême.

     

    Quelques clichés des restes de feu le Château de Barême

    Allée de l'entrée principale du Château
    Restes du passage des résidents
    Le Château : une belle exposition
    Vers le parc
    Le puit, ultime vestige bâtie
    Mur du réfectoire épargné
    Le sol des communs
    photo 1833-web

    restes du système de chauffage

    photo 1834-web
    photo 1830-web
    photo 1826-web

     

    DepuisGooleEart


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique