• Nationale7 démentelée : La Calade en quartier

     

    Si pour beaucoup, le terme Nationale 7 renvoi à des matins qui chantent, peu de cas est fait de la portion aixoise de cette institution routière. Très vite dépassée par l’infrastructure autoroutière, la liaison nord-sud de la France se perd en dessertes locales.

     

    Comme dissoute, la relique a été absorbée jusqu’à se fondre en périphérique pour tourner autour d’Aix-en-Provence. Finit ou presque les cohortes de voitures chargées d’accessoires nautiques, bienvenu au trafic pour un quotidien domicile travail.

     

     

    Nationale7 la dernière frontière,

     

     

    Pour ressentir la Nationale 7 à l’ancienne, le visiteur doit poursuivre plus au nord, dépasser le village de Saint-Cannat, la route conserve quelques coquetteries bien typiques. Discret, ce mur porte-affiche posé en plein champ de vignes peu après le Monfol, qui fut entre autres-chose une station-service, est un rare exemplaire d’architecture publicitaire maçonné.

     

    Plus loin, peu avant le lieu-dit de Cazan, un terrain vague jouxte la route. Déjà devine-t-on en arrière quelques tertres de gravats. Plein de stigmates, la chaussée attenante à la route est bugnée, ripée, marquée de mille haltes. Derrière de gros rochers posés comme une limite ultime, une route se poursuit en parallèle : il s’agit de l’ancienne Nationale 7.

     

    Il y a une vingtaine d’années, une déviation a été dessinée rendant cette portion de voie inutile. Tel un élément témoin, là-bas derrière les pierres reste un kilomètre de pure Nationale7. Un parapet de pierres invite à découvrir les bas-côtés qui s’étirent dans une garrigue semi-forestière. Quel régal que de retrouver quelques vielles boites de conserves rouillées divins repas des premiers jours de vacances.

     

    A l’ombre d’un bidon mainte fois souillé luis une bouteille de Cacolac, dans le craquement des feuilles on devine les bris de verres jetés derrière le parapet. Sur la route devenue piétonnière, donne l’enclos d’un cheval qui annonce bientôt la dernière courbe avant la route officielle, la vraie, derrière un immense tas de vomis routiers.

     

     

    Célony signal Total,

     

     

     

    De l’autre côté du village de Saint-Cannat, la Nationale7 s’élance toute droite napoléonienne jusqu’aux portes de la ville. Entre Saint-Cannat et Célony, quatre rond-point organisent l’espace. Pour le visiteur seul les reste du camping International – voir notre article - rappel ce que fut la Nationale7. Arrivée à Célony il en est tout autrement puisque ce quartier est totalement construit autour de la route.

     

    A l’exemple, la station Total et sa fameuse tour visible de loin. Classique dans les années 1970 ce type de porte-emblème faisait porter loin les bienfaits de la civilisation routière. Si les opalines n’habillent plus les pompes à essence, le carburant y est toujours distribué autour des commerces bien actifs.

     

    Cette sorte de dynamisme est bien à propos avec ses clients qui s’arrêtent, passent, mais nul ne songe à rester pour flâner. Du reste, entre le bar-tabac, les boulangeries ou encore l’enseigne de motoculture, chaque déplacement nécessite de traverser une chaussé au trafic souvent très dense.

     

     

     

    Baisse de régime pour hausse des prix,

     

     

     

    Ainsi le quartier de Célony-route reste un lieu à part toujours dans le mouvement. Pourtant en arrière-plan, fond de parebrise pour automobiliste, sont construite des maisons parfois des plus somptueuses. Ce vis-à-vis semble ici définitif alors que plus au nord les choses vont bientôt radicalement changer.

     

    Les riverains de la nationale7 devraient pouvoir gouter aux joies de la campagne aixoise totalement désencombré du flux routier bicentenaire. A la manœuvre depuis des années les membres des CIC – comité de quartier - locaux ne doivent toujours pas en revenir. Dans leurs plus intimes espoirs toute au plus pouvaient-ils espérer la mise en place d’un cinquième rond-point, d’un nouveau radar.

     

    Or la nationale7 va tout simplement être déviée au niveau du lieu-dit de la Calade. À l’allure de far-West la Calade était jusque-là réduite à un embranchement entre voie-ferrée et route tristement célèbre localement pour avoir été le théâtre d’un très grave accident routier dont témoigne sur place une stèle.

     

    Depuis des années l’arrêt de la Calade n’existe plus que dans le souvenir de quelques cheminots tandis que les gares et autres dépôts ont été cédé à des particuliers ou à des entreprises.  De l’autre côté de la route un garage automobile, une ancienne station-service reconvertie, autant de constructions qui souffrent des caractéristiques étriquées de la nationale 7 à cet endroit.

     

    L’aire routière va devenir campagne aixoise. Par-là, la vocation fourretout de ZAC devrait s’effacer pour une mise en valeur immobilière classique. Déjà, les investisseurs qui suivent le dossier se hâtent de mettre en valeur ce patrimoine. Dans les champs, un pont a été jeté sur la voie-ferrée tandis qu’au-delà des jalons dessinent la future chaussée perdue entre les restes des dernières récoltes de maïs.

     


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