• LES PETITES SOEURS DE VALCROS

    Alors que le Quartier définie sous le nom de Valcros est en ébulition à la suite des projets d'urbanismes - voir article "Les Valcros" sur ce blog - certains habitants restent dans l'expectactive blottis dans un écrin aussi ferroviaire que religieux. La communauté catholique du Tubet installée depuis 1936 sur les hauteurs de la Petite Route des Milles ne craint pas plus les bruits de l'autoroute que le réaménagement en zones de ses abords.

    A l'abris dans une grande bâtisse, les petites soeurs aiment Jésus autant que leurs prochains. Au travers de l'édifice les espaces s'enchaînent en un dédale de couloirs, de pièces aux usages hétéroclytes. Loin des clichés, des taboux digne du Nom de la rose, l'ambiance est plutôt moderne : l'austérité a laissé place à une certaine forme de rigueur. Bienveillantes, les soeurs reçoivent volontier le visiteur dans un sallon d'une qualité hôtelière.

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    Patientant, l'invité, le curieux se perd en conjectures dans un espace clair, équipé d'une télévision, posé sur l'un confortables fauteuils. En somme, l'amateur de marbre, de rapports glaçés ou encore de silence peux passer son chemin. Les Frères des Oblats ont essainé cette communauté depuis l'instigateur Foucaud jusqu'à leur contemporain visibles dans leur lieu de culte situé en haut du Cours Mirabeau. Cette communauté s'est construite sur la base de missions mennées au quatre coins du monde à la façon des missionaires visibles sur les planches d'un Hergé dans Tintin au Congo.

    A la suite de ces illustres prédécesseur, les Petite Soeur partent à travers le monde pour partager leur foie en Jésus. Toutes amoureuses de l'homme, les soeurs vivent comme le commun des mortels à l'occasion de leurs longues missions. En Finlande, au Mali ou à Madagasar, ces ambassadrices religieuse s'installent par groupe de trois ou de quatre dans un appartement puis travail comme tout à chacun. Au retour de la journée, ces dames ne manquent pas de partager une prière autour de la chapelle toujours installée dans les logis.

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    Le Tubet sert dans ce dispositif comme un lieu de refuge pour les plus anciens, un lieu de formation pour les novices ou encore de passerelle vers la France pour des soeurs venues de pays loingtains. Pour les acceuillir et gérer la bâtisse, qui à son apogée comptait plus de cent habitantes, des soeurs veillent assurant au passage la construction d'une mémoire pour ce site atypique d'Aix-en-Provence.

    Vers 19h00 alors que le dialogue s'installe en salle de reception une clochette sonne l'heure de la prière. Sans pression apparente et venant de partout, les soeurs en habits convergent vers la Chapelle du Tubet installée au deuxième étage. L'endroit est atypique et évoque les formes d'un bateau avec un sol et des murs parés de lambris. Très moderne, le lieu de culte a été imaginé puis construit par une soeur en 1970. Peu à peu le silence gagne le pont et les chants de cet équipage exclusivement féminin montent en puissance.

    Au dehors, la maison de retraite de Valcros, construite vers 1975 par la communauté parrait beaucoup plus neuve que le Tubet. Jadis l'imposant ensemble d'hébergement était destiné aux parents des petites soeurs. Ainsi, les plus anciens des membres du personnel appelaient encore les résidents "nos parents" en souvenir du sens premier de la structure. Confiée en 1985 à une association, l'établissement est ouvert depuis à un public de personnes âgées plus classiques.

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    Pour témoigner de l'histoire, le pitorresque cimetère du Tubet livre par ces épitaphes des sommes de détails. Sur les neuf tombes posées en pinède là où jadis Cézanne aurait croqué du paysage, figurent les noms des 90 seurs qui ont trouvées sous le soleil de Provence un repos eternel. Juste à côté, l'un des fondateurs de la communauté représente la gente masculine, il y à égallement dans le carré des non-religieux : parents des soeurs acceuillis dans la maison de retraite.

    Quelques chaises de bois blanc permettent aux visiteurs de se receuillir sur les lieux même où durant les années 1950, des soeurs venues du bout du monde apprenaient à devenir bergère. Sans transition, la terre au abords du cimetière est encore cultivée et plantée sous des serres quelques légumes attendent de frémir dans l'une des marmites des salles à manger du Tubet. A l'heure du repas, pour éplucher ses légumes, les groupes de soeurs se forment dans chacunes des cuisines reproduisant, en une sorte de collocation, le mode de vie adoptée l'espace d'une existence.


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