Une visite d'aix-en-provence et de sa région pleine de surprise et 100% inédite; mais aussi des articles de fond sur des sujets qui Vous concerne...
Faire des conserves à bicyclette,
De Meyrargue la laborieuse, il ne restera bientôt plus de traces. Si les autos filent toujours au bas du village, dans le secteur qui fut jadis d’usine et d’entrepôt, les passants sont moins nombreux. Non que ce village de 3500 âmes se dépeuple mais plutôt que les cohortes de centaines d’ouvriers de chez Barbier-Dauphin, les hommes employés à décharger les trains ont désertés depuis une dizaine d’années.
C’était là pourtant en arrière-plan de la nationale 96 qui va de Meyrargue à Peyrolles que les bâtiments de la colossale conserverie alimentaire étaient si. A l’arrêt depuis 1987, les sept hectares de l’usine sont longtemps restés abandonnées : dans l’expectative.
Des ascensceurs sans cabine
Au dehors, pour le passant il s’agissait d’un navire fantôme effrayant au contour d’acier et de verres cassés désigné selon La Provence sous le terme de « friche sordide » par Mireille Jouve Maire de la Commune de Meyrargue. Au-dedans tout avaient été laissé comme à la fin d’une journée normale sur plus de 10 000m2.
Le 16-1 ne répond plus
A terre d’imposants casiers devaient offrir un espace d’intimité dans l’entreprise. Passé les vestiaires, la division tertiaire est tout aussi vaste que les ateliers, son standard vandalisé avec le temps, ses documents à terres, son coffre-fort béant. Depuis le bureau du directeur et sa terrasse contemplez au bout du jardin la joie des ouvriers qui se restaurent à la cantine de la boite.
Plus en retrait à droite, le laboratoire, ses éprouvettes, ses bec benzène, ses produits toxiques mais aussi ses cafards, son lierre, ses bris de verres. En sortant du site par le haut, de grande citerne servent encore de repère par rapport aux restes de l’Usine Barbier-Dauphin à présent impeccablement transformée en supermarché sous le joug du Cabinet d’architecte Becker.
Un hyper : c'est Super
Amédée Barbier qui créa dès 1860 à partir de l’usine de Lambesc le groupe Barbier n’avait certainement pas prévue un tel destin pour l’un des fleurons de son groupe. C’est son fils qui associé à un « Dauphin » lancera à partir de 1929 l’usine de Meyrargue, inaugurée dans la foulée en 1935. Les tractations pour passer d’un site de production à un site de distribution ont été longues et compliquées. C’est au groupe Colgate-Palmovive que le groupe ELeclerc a due s’adresser pour s’établir. Une bonne plus-value pour cette multinationale propriétaire du site depuis 1960. Plus tard au gré des réunions municipales où se décide le sort du quartier de la Gare, certains s’enflamment sur des chats lorsque la cheminée de l’édifice, 37 mètres de haut tout de même, est démantelée évoquant « le lavage de cerveau subit par les élus » occasionnés selon l’un des blogueurs par « le nuage venu du Japon », ambiance.
LIFE PLAYLIST
1860 Création du groupe Barbier
1929 Projet de l’usine de Meyrargues
1935 Construction de l’usine de Meyrargues
1960 Rachat par le groupe Palmolive-Colgate
1987 Fermeture de l’usine
2005 Projet de supermarché
2005 Déclaré d’intérêt communautaire par la CPA
2008 Acheté par la société de promotion immobilière PRADIM
2010 Délivrance du permis de réhabilitation
2011 Destruction de la cheminée principale de l’usine
2012 Inauguration du Leclerc de Meyrargue