Perdu au milieu des bois entre Lambesc et Pélissane, le Canal de Provence cour des jours paisibles.
En service, le bougre de béton affiche ça et là les stigmates de 50 années d'existence.
Très complexe, le réseau d'approvisionnement hydraulique nécessita des années de chantier parfois sur des sites très reculés.
A l'exemple de ces campagnes de labeurs relevant du génie civil, une maison abandonnée posée en retrait de la berge.
Faite de parpaings sans prétention, l'édifice devait probablement accueillir les longs bivouac des ouvriers de permanence.
A l'écart, un bâtiment annexe permettait de satisfaire les besoins naturels.
Dans le jardin qui se perd dans les pentes boisées et fertiles git une camionnette véritable carcasse tandis qu'une demi-traction compose un amas de rouille.
Exsangue, la batisse est peu à peu recouverte de tags, de messages parfois versant dans la haine raciales.
Au devant, là où les uns jouèrent à la pétanques après des semaines à construire la France, la vue est à présent imprenable sur leur chef d'oeuvre :