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PELERINNAGE ALL INCLUSIVE A TRETS
Il est des campagnes alentours d'Aix-en-Provence dont l'exotisme force à rendre le contenu. Non loin de Trets, sur l'ancienne route principale de desserte de ce village, une propriété fait régulièrement l'actualité des locaux comme celle de visiteurs beaucoup plus lointain. Le Domaine des Forges, centre pédagogique du puissant groupe Soka Gakkai, ne laisse pas indifférent. En effet, sa construction débutée à patir de 1977 sur les restes d'une propriété qui fut viticole est pointé comme l'un des éléments du dispositif commercial de Soka Gakkai.
Ce patronyme oriental gravé dans un bout de marbre à l'entrée du domaine est issu du nom d'un groupe religieux japonnais épinglé à trois reprises par les parementaires français comme relevant d'un mouvement sectaire. Présent dans plus de 120 pays, le groupe d'inspiration boudhiste pourrait être assimilé à une forme dissidente de cette religion. A l'appuie, la mise à l'écart de la "Sokka"par les instances boudhistes officielles présentes en France. Si dans les rites, dans les comportements prescrits par les hauts dignitaires de Sokka, les mantras, les récitations de châpitres du Lotus ne manquent pas, les mécanismes de captage de finance auprès des adeptes sont tout aussi présents.
A Trets, "le centre pédagogique" a pour fonction d'acceuillir les GA - gentil adepte - pour des séminaires. Comme des étapes, les séjours marquent pour le participant de son degré d'implication dans le mouvement et signifie de sa position au sein de la hiérarchie. Dans le même temps, le participant devra prévoir un iportant effort financier pour accéder aux prestations incluses dans les programmes des séminaires. Ainsi, tout au long de l'année, les "pélerinages maisons" s'enchaînent au Domaine couvrant le vaste parking d'autocars, de véhicules particuliers venus de toute l'Europe. En sus, de nombreux japonnais vivent également le voyage à Trets : comme l'apogée de leur union à "Soka".
Il ne s'agit pas de proposer aux GA un plan camping ou macramée ni de dormir avec les bêtes sous les tuiles moussues d'une bergerie mais plutôt de suivre des conférences, de répéter des mantras à l'abris de l'exterieur dans une structure toute hotelière et particulièrement privative. La voiture suit la pente de l'accès bétonné à grand frais et serpente dans les terres du domaine devenu parc. Bien paysagé, arborhé à foison, la retraite provençale des Soka peut être classée parmis les beaux domaines provençaux. Sur le petit chemin, le visiteur est pré-conditionné par le vaste de l'espace. Plus haut sur le plateau, la route finit en un plat, en parking, en places.
La salle de conférence brille de son verre et impressionne par sa taille municipale. De même une statue placée au centre achève de construire l'illusion d'un cadre commun. Sur le même plan, bien intégré au paysage, le bâtiment principal est fort de chambres par centaine. Seul l'enseigne manque pour croire à un hôtel côquet discret ou à un centre de vacance pour CE de luxe. Dans les faits seuls les GA pré-orientés vers un stage pourront accéder. Plus loin dans l'hôtel, la receptionniste sussure le récit de textes interiorisés comme sacré. Quelques objets derrière le comptoir sont tapissés de papiers aux motifs des phrases récitées.
Présent sur Trets depuis 1975, ce satellite de la "Soka" n'a cessé d'étendre son emprise foncière jusqu'à s'imposer comme l'édifice le plus vaste du secteur : large point depuis GoogleHeart. Depuis l'établissement, caractérisé par l'achat du domaine des Forges par la Soka auprès de la Mairie de Trets - par l'entremise du maire de l'époque : Jean Féraud - jusqu'à la fête "traditionnelle de fin d'année" organisée par le maire actuel - descendant de Jean Féraud, Jean-Claude Féraud - à la salle de conférence chez les Soka, les représentations du site oscillent entre dénonciations d'une présence sectaire et indifférence calculée. Peut être dans cette dernière équation la mise en balance du poids économique de la structure est-elle mise au carré. Le miracle financier des Forges est, à l'image de celui accomplit au Château des Roches à Bièvres, du reste une ancienne demeure de Victor Hugo, rendu possible par une rationalisation à marche forcée des sites. La Société européenne de restauration et de service, filiale de la Soka Gakkai, développe des activités à la marge : entre hôtellerie et sermon, entre sauvetage des âmes perdus et prestation hotellière. Forte de sa puisance mondiale, l'organisation se livre à un dispatching original de sa clientèle dont le degré d'adhésion produit des captifs.
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