• Un quartier cache-col

     

    En dédale de rues campées en lotissements dissolus, les espaces s'étalent derrière une imposante collection de portails et autres grilles d'entrée forgées.

    Des maisons bien ordonnées deviennent propriétés d'exception par le jeu des réunions de parcelles. Qui voudrait découvrir le secteur dit du Puit du Roy

    arpentera le Chemin éponîme depuis la Route de Puyricard à Aix pour atteindre le Col de Célony qui culmine à 370 mètres d'altitude.

     

    En marchand au long de ce chemin devenu voie de desserte très fréquentée, rare sont les piétons. Les passagers s'offrent dans leurs carrosses métaliques.

    Tortueuse la rue laisse poindre de ci de là une bastide au jardin discrètement occulté. Plus loin, un lotissement occupe le plateau qui surplombe la Nationale 7.

    Si les rues de ce secteur se croisent dans l'armonie de logements individuels organisés en collectif, le temps, la variété des interventions ont donné au décorum

    les traits d'un quartier véritable.

    L'antenne pointe

     

    En retrait, en bout d'impasse compliquée, une antenne d'émission assurre un monument d'altitude.

    Quelques places de parkings sont peintes tandis qu'au fond des rues devenues allées, s'organise un stationnement entre-soi.

    Du Puits du Roy cela descend jusqu'au petit lieu-dit de Célony organisé historiquement autour de son bar-tabac tandis que la baside de Monsieur Lezeaud,

    à présent plus en retrait vers Antonel, ne s'offre plus en centre du monde.

    Il faut dire que le destin de Célony, de ce goulet qui s'étale au long du plus célèbre des axe routier, va bientôt dépasser la simple fonction de ravitaillement, d'aire d'étape.

    Si le passant continue à venir se désaltérer aux abords du Col de Célony, ce dernier peut, depuis quelques temps y trouver plus de marchandises que les

    quelques légumes vendus par le journalier sorti du champ. Une épicerie, un estaminet, un bassin-lavoir sont édifiés à partir de 1800.

     

    Une terre en plâtre

     

    Là où le bord de route devient urbain, son âme se développe au-delà de son corps tout en courbes. Financier de ces changements,

    Monsieur Lezeaud espère beaucoup de son initiative.

    Bien inspiré, les commerçants ont tous de suite cru au succès du four à plâtre implanté de l'autre côté de la route.

    Là où les passionnés de motoculture, anciennement "chez Mistre", viennent faire réviser leurs engins s'élevait à partir de 1808 la platrerie de La Croix de Célony.

    Bien modeste, l'édifice devait bientôt s'agrandir suivant la forte demande de plâtre.

    Seul de modestes repères étaient visibles pour qui voulait voir, se rendre compte du travail réaliser dans cette fabrique.

    Bien plus que celà, le terme de mine est plus adapté au site. En effet, un très important réseau de galeries a été creusé dans le but d'extraire le plâtre de

    ces formation marneuse du stampien. Ce matériaux sert à la production de gypse qui fut d'usage intensif dans l'ornement des habitations bourgeoises d'Aix-en-Provence et alentour.

    Ainsi, alors que le jogger foule les courbes du Puits du Roy, son pas raisonne quelques 3 à 4 mètres plus bas : un écho passe au travers de l'un

    des boyaux usés des anciennes excavations.

     

    Des années d'expérience qui font la différence

     

    En service durant 124 ans, de 1808 à 1953, les sableries, le travail, l'expoitation du plâtre na laissé ses traces qu'au travers de noms devenue propres par

    définition de voierie - Les Platrerie, Puits du Roy, Les sablières. Du reste d'autres petits indices émergent parfois de façon surprenante.

    Déjà en 1908, les Boyer propriétaires du relais ESSO, encore en service de nos jours, avaient dû reconstruire leur commerce à la suite du fameux tremblement

    de terre dit "de Lambesc". Presque 70 ans plus tard, plus précisement le 18 février 1972, ce sont les pluies torrentiellles qui endommage très sérieusement l'établissement.

    Ce jour là, d'autre maisons à Célony sont presques détruites comme chez Auguste Brun situé en face d'ESSO juste de l'autre côté de la Nationale.

    Bientôt, en querelles d'experts; les différentes causes de ces glissements de terrain massifs, qui ont laissées des stigmates dans un rayon de 200 mètres

    autour de la station-services, sont recherchés.

    Outre l'épisode de précipitation exceptionnelle en ce début du mois de février 1972, les galeries abandonnées des mines de gypses sont clairement montrées du doigts.

      

    Des dessous chics pour Célony

     

    Sur le pont, les experts dépéchés par le service du Bureau de Recherche Géologique cherchent, inspectent, creusent, démontrent.

    En sus de canneaux non curés, de quelques voies d'évacuation obstruées, les géologues identifient le réseau de galeries comme un lourd facteur

    quant à la fragilité de tenu des terrains.

    Lorsque, creusant une fosse afin d'établir un schéma des couches de sédiments, les agents mettent au jour une galerie à 2 mètres de profondeur,

    ses dimensions frappent les esprits. D'une hauteur de 3 mètres, la voie souterraine a une largeur de 1 mètre pour un développement difficile à déterminer :

    la portion découverte est comblée.

    Un ingénieur note l'abscence de puits d'accès au réseau. Comme un graal, un tel endroit doit se mériter, à l'image de ce puits - sur la photo -

    taillé dans le gypse qui au fond d'un jardin donne à voir quelques centaine de mètre de galerie puis plus rien : c'est l'effondrement.

    Il semble que la mise en commerce du minerai est été instruite par touches laissant comme empreinte plusieur réseaux distinct.

    D'une part au niveau d'Aix motoculture et jusqu'au champ que l'établissement surplombe. D'autre part du côté nord de la Nationale 7 depuis

    l'Eglise baptiste Notre Dame des Anges jusqu'au point culminant, il s'agit là du complexe le plus étendu.

    Plus en retrait, un jeu de galeries à également été réalisé entre le Vallon de Bagnol et le plateau de la Chevalière.

    Très romantique, cet sorte d'édifice s'offre en rêve de ville souterraine à l'écart des plus classiques réseaux d'égout.


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