• GARE TGV D\'AIX : ON S\'ETAIT DIT RENDEZ-VOUS DANS 10 ANS

    Si il n'est pas de vache pour suivre les rames TGV alentours, il y a toujours un badau de ci de là pour réaliser de la prodigieuse vitesse de l'ensemble ferroviaire qui passe. Comme l'un des joyaux de cette parure métallique : la gare Aix-en-Provence TGV est un bel œuf de Fabergé. Depuis les récits de nos contemporains sur la grandeur des travaux, bien des trains sont passé jusqu'à rendre le dispositif à l'état de paysage.

    Ainsi, l'aventure TGV Sud-est connait-elle son apogée à tout le moins d'un point de vue commercial avec une fréquentation des lignes en perpetuelle croissance. Si personne ne songe à contester cette victoire du rail, certains éléments du système mis en place semble présenter de sérieuses failles. A l'appuie, chacun peut apprécier le cas délicat de la gare Aix TGV.

    Au-delà d'un classique référentiel de défauts inhérents à toute structure d'importance, il s'agit de questionner l'environnement de l'édifice. Le contexte lunaire, désertique de ses abords, l'absence d'équipements connexes sont autant de perspectives qui ne manquent pas d'interpeller le visiteur.Plus habitué, l'usager quotidien continue probablement d'envisager cette somme de carences comme l'avatar d'un chantier au long cours.

    En réalité, le chantier TGV Sud est  livré, les finitions urbaines incombent  aux collectivités locales. Si les instances représentatives de celles-ci ont soutenu tout au long le projet ferroviaire peut de cas semble être fait quant à son intégration dans le tissu socio-économique.

    Le splendide isolement de la Gare TGV instalée sur l'ancien camp de prisonnier américains entre les communes d'Aix-en-Provence et de Vitrolles semble être cultivé à l'infini. Comme une route de l'échec, cet axe collectionne les projets inabouties ou délaissés à l'enseigne du fameux complexe de béton le "Stadium" dont les courbes abrupts, sans ouvertures n'ont connus que quelques évènements au milieu des années 2000.

    Plus loin vers Aix, à l'aplomb de la gare Aix TGV, l'ancien site d'inspection routière de la DRIRE est un vaisseau fantôme ponctuellement squatté. Placé dans une impasse de chantier jamais devenue route elle est en devenir un tertre de béton de plus dans un environnement riche en déchets.

    Au-delà du rond-point d'acier et de verre formée pa la gare TGV, les terres s'étirent en garigue depuis l'oppidum de Fuveau jusqu'aux portes de Plan de Campagne. Dans cette vaste zone végétale, les routes sont des pistes avec comme point de convergence l'imposant centre d'enfouissement de déchets du Pays d'Aix.

    Là ou le voyageurs envisage un hôtel, un restaurant au moins une place de stationnement, l'espace est confié aux éléments les plus patients. Dans les starting block, certains investisseurs s'imaginent déjà implantant leur entreprises, leurs services autour de la gare TGV. Si l'enseigne Paul à réussit à s'insserer au cœur même de la Gare TGV : la route a été longue pour cette puissante enseigne.

     A la façon des loueurs automobiles contraints en mobil homme, l'offre de services à la Gare d'Aix TGV est réduite au minimum. A l'heure ou les démonstrations commerciales s'exercent magistrales là ou vivent les cités, la Gare TGV reste étanche à toute initiative engendrant le flux rapide des usagés hâtés de quitter cet endroit plutôt hostile.

     Loin d'être une ambassade de la décroissance, le plateau de l'Arbois est envisagé au plus haut niveau comme une reserve foncière des plus stratégique. En effet, les plus initiés ont depuis longtemps identifié la somme de carences décrite plus haut, imaginé la gare TGV d'Aix comme une véritable zone d'activité : un appendice de Plan-de-Campagne.

     Du reste, sur les plans des cabinets d'études, le site ressort comme un territoire enclavé. Les GI avaient bien choisit leur site de réclusion. Presque invisible, les reliefs s'insinu, chaque point jusqu'au plateau est une hauteur. La cristalisation de cette problématique correspond au dossier de la Route du Réaltor avec la requalification en 4 voies de la route reliant Aix-en-Provence à la commune de Vitroles.

     Très médiatisé, ce chantier actuellement en cours marque la purge des très nombreux recours menès par un groupe de riverains très opposé au "tracè sud". A n'en point douter, la fin du chantier prévu dans quelques mois devrait marquer en profondeur les contours de la Gare d'Aix TGV. En effet, le raccordement de la gare TGV au réseau routier haut débit correspond à la pièce manquante du puzzle joué par les investisseurs à l'œuvre sur le secteur.

     Très prudes, les différentes collectivités tiennent la place au cas où au travers de leurs ambassades fantomatiques. Dans la plaines, les chasseurs du domaine de l'Arbois patrouillent dans les ruines de l'anciens camp de prisonniers qui courent le long des voies.

     Comme un décor provisoire, ce jeu d'usufruitiers plus au moins improbables issue de la libération de la France tiens discrétement son rôle avant l'arrivée plus que probable de grandes enseignes. Organisé autour de l'anneau ferroviaire, d'immenses parkings, la zone commerciale pourrait être déployée sur un axe nord sud, depuis la petite route, qui devrait devenir grande qui va de Cabriès aux Pennes-Mirabeau jusqu'aux arrières de la Gare TGV avec comme point de limite le rebutant centre d'enfouissement.

     Dans cette perspective la nature morte de la Gare TGV ressort comme une oeuvre des plus contemporaine. 


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