• LE CLAP SUR TEDDY

    A l'heure ou la société s'équipe d'yeux mécaniques en masse, les résultats à long terme de tels outils sont-ils avérés ? Outre les statistiques froides relayant une délinquance en baisse ou une chute de l'incivilité dans les secteurs couvert par les dispositifs de télésurveillance, peut-on diagnostiquer des effets secondaires ? .

    Quelles soient visibles ou invisibles, mobiles ou invalides, les caméras de surveillance retiennent au moins l'attention de ceux qui en sont les dépositaires. A ce titre, les divisions spécialisées se multipies et réalisent le phantasme populaire du P.C opérationnel à la "24 heures". L'invisibilité typique des équipements ne prévaut pas pour les cellules de visioneurs représentées comme de juste en fond d'écran. La preuve par l'image et comme l'ilusion de traîter immédiatement une affaire et à la suite l'espoir d'une addition prolixe.

    La responsabilité des individus en charge du disositif, ayant accès à ses applications techniques est énormes. En effet comme le fer de lance d'un outil que l'on pourrait objectiver comme un bataillon de gendarmes local, des hommes jouent du zoom, tirent des clichés de la rue, d'un quai de gare, d'un centre commercial. Ces vigiles d'un nouveau genre veillent depuis des nids qui sont parfois d'aigle. Entre la machine à café et l'espace en aquarium de veille, il n'y a que quelques mètres. Mohamed s'autorise une petite pose. Le nouveau thé vert est succulent, la boisson fumante brume dans la nuée d'écrans lorque qu'un zoom sur quatre clochards un peu turbulent s'impose.

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    Le langage de sourd est entamé : un aveugle est épié par un sourd-muet. A ce point l'oeuil du cerbère est aiguisé par la proie à chasser ou à surveiller, par ce qui est attendu au terme de la livraison du dispositif. Si la présence de forces de l'ordre sur la voie publique est une constante dans les démocraties, quand est-il d'une surveillance plus diffuse, plus intendue ? Le choc d'un lendemain à la Brazil n'est certe pas arrivé même si le recours à la technologie reste incontrolé. En effet, les possibilités du progrès sont mises au service des situations bien plus que l'on ne créé pour résoudre ce qui apparaît au commun comme une problématique.

    Le contrôle total d'un espace à la façon d'une salle popre, d'un local stéril est à n'en point douter un idéal de science-fiction. A l'échelon du rêve individuel bien peu espère evoluer dans un espace d'une propreté clinique, asceptisé à outrance. Pourtant, comme un juste prolongement à la somme des choses déposées sous la forme de tertres : le progrès, certains oeuvrent à l'amélioration de leur songeries en compétences. Comme un dessein à finir, un tableau à réenchanter, un drame à noircir, des solutions ne cessent d'ête apportées pour parvenir à des objectifs presrits en terme sécuritaire. La force de ces prescriptions, établies comme autant de challenge, est inssuflée par les possibilités vendues, entretenues par le maillon actuel des entrepreneurs moraux.

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    A la solde de la technologie, l'offre de surveillance electronique permet à quelque uns d'accéder à des perspectives intéressantes : qui de maîtriser l'outil au sein d'une unité de police municipale qui de distribuer les précieuses caméras. Au-delà de ces protagonistes positionnés en première ligne, les utilisateurs finaux relévent de deux catégories. D'une par le pulic filmé, par définition inépuisable, et d'une autre part les utilisateurs des images produites. La seconde catégorie d'acteurs est par force de loi uniquement composée d'individus impliqués dans la surveillance des biens et des personnes.

    Sans apporter de souffrance ou même de gène comme l'ondé glacée, la chutte de trottoire, les caméras participent au désanchantement du monde, à la constitution de l'espace publique en zones normalisées où dès demain tous sera mesuré, les qualités déterminées. Du noir d'un mur à la flaque récurrente, chaque défauts sera révêlé bien au-delà de l'anonymat dévolu à l'expérience personnel. De même, la présence de la population d'une rue ressentie par celui du quartier comme un frottement social positif sera nommé : ses excès affichés. Pour Teddy, proche voisin du pont ou tous se vend et s'échange, c'est le changement de bobines : celles là encore plus grandes. C'est le film qui film. Les images prises ça et là métamorphosent ce coin de rue à présent désert où chaque soir Teddy est sorti pour pisser.


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