MAISON RUINEE EN BORD DE DURANCE SUR AVIGNON

Bonne lecture

Si au loin la cité des papes brille de mille feux, les eaux de Durance deviennent vaporeuses en cette fin d´après midi. Au bord du fleuve a la hauteur d´Avignon, le temps, les hommes ont su se souvenir des colères du monstre liquide. Depuis la Chartreuse de Bompas jusqu´au Rhône, tout un dispositif est la prêt a étancher la crue. Dans ce no man's land, un réseau de routes et de chemins evoluent à flanc de berges parfois coupées par la ligne TGV qui passe en surplomb. Dans ce décor, des champs s´enchainent derrière des digues sur lesquelles l´automobile circule.

Si l´accès aux berges est aisé, les routes s´y entremêlent entre desserte fluviale reservée, accès de secours TGV et autres servitudes agricoles.Dans cet univers submersible peu d´habitation demeure, un évènement toutefois attirent nombre de visiteurs dans ce quartier : le marché aux puces de Bompas. Outre les samedis de marché, tous le secteur est calme, au loin quelques pêcheurs, les feux d´un campement de rom. Pour ces derniers, c´est la fin de la route la-bas au fond du fond d´un chemin a dix mètres du mur de beton portant le TGV.

Non loin de là, une maison abandonnée semble être le fruit d´une expropriation dû à la construction de la ligne a grande vitesse. Incendiée, pillée, la demeure et son jardin donne à perte de vue sur des terrains vagues qui sont tellement pollués qu´ils n´offrent plus des lieux pour un squat efficace. Un peu plus loin deux masures se retrouve face a la voie ferrée enroncées et remplies d´ordures. Une sirêne passe vers la ville puis plus rien, le long de la voie des flaques de boue quelques jouets usés, des vètements puis le souffle du 19h34. Des véhicules comme perdus tournent de plus en plus, le site se transforme et de rejouer chaque soir la comédie de l´amour entre Hommes. L´asphalte pourri des berges passe la nature redevient maîtrisée : la rassurante civilisation.