A VALFERE, DANS LE SOUVENIR DU MAQUIS DE SAINTE-ANNE

Très isolée au milieu de la Chaîne des Côtes entre les commune de Saint-Estève-Janson et de Rognes, la ferme Valfère est la seule construction à la ronde.

D'origine très ancienne, le corps de bâtiments ruraux devait rayonner lors de son apogée que l'on peut estimer vers la fin du XVIème siècle.

Alors les voutes à grains, les entrepôts devaient regorger de marchandises. En-dessous là où s'étendent les terres valonnées à perte de vue,

les journaliers devaient s'activer pour gagner gîtes et couverts dans de petites masures attenantes à celle robuste de leur maître.

Plus tard, probablement à la fin du XIXème siècle, la campagne fût abandonnée pour ne connaître à nouveau de l'activité que quelque cinquante années plus tard.

C'est à l'occasion de la seconde guerre mondiale que la ferme Valfère fût à nouveau utilisée.

Son isolement routier conjugué à son accessibilité par les sentiers de collines très peu connus en firent un élément d'importance pour le Maquis de Saint-Anne.

Ce groupe de résistants très actif dans la région aixoise avait pris ses quartiers à la ferme notamment pour assurer le stockage d'armes et de munitions.

Cet arsenal était récolté à grands risques par ces hommes courageux à l'occasion des paruchutages assurés par les Armées alliés.

A partir de 1943 et jusqu'au 6 juin de l'année suivante, les maquisards entretenirent les lieux assurant pour chaque nouvelle livraison une cache à la mesure.

A la date mentionnée, le dépôt fût ouvert, les armes emportées pour livrer combat. Des dizaines d'années plus tard, le site est à l'abandon,

relégué au rang de ruines même si une plaque commémorative rappelle les actions qui y furent menées.