• Bien sensible est celui qui parvient, non pourvu d'une carte, d'un plan, d'une image aérienne, à imaginer les contours de sa ville. A cet effet, la lecture du paysage urbain se fait par référence au parcours déembulatoire de l'individu : ici un passager, plus tard un pieton et enfin plus loin l'absence du champs. A cet endroit, il y a ces routes où l'ont passent, ces voies dépassées par leur rang d'avenue. La Route des Milles qui va du Pont-de-l'Arc aux Milles à Aix-en-Provence s'inscrit dans cet espace conquie par la routinie : vécu par l'épisotie des trajets.

    Il est cinq heure, la voiture de devant entame son approche finale vers la Parade : probablement que ces deux filles y vivent en colocation. Sans plus de considération, le véhicule trace. A l'abris, les Paradiens déhambulent dans un espace comme une île sur les berges de l'Arc et de l'autoroute. La vaste copropriété engazonnée a oublié depuis une quinzainne d'années la bad attitude. A l'époque, le quartier était réputé comme étant le Petit Chicago d'Aix avec ses dealers visibles en masse, ses véhicules déteriorés et ses bagarres bihebdomadaire.

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    Depuis, l'ensemble à pris ses marques dans une perspective de viellissement plutôt réussit. La poignée d'aixois propriétaires investisseurs de la première heures peut se féliciter d'avoir priviligié les proches bords de l'Arc au contrée bas alpine. Le côté milieu des champ ou bout de route reste toute fois comme une donnée inchangée. En effet, même si le trafic routier s'est considérablement accrue, la Parade demeurait jusqu'à peux isolée de sa communauté urbaine.

    La ligne de vie représentée par le bus, par ses dizaine de paradiens qui chaque jours évoluent à pied au lon de la route nationale tend à devenir plus que cela. De la naissance de la résidence voisine de l'Hyppodrome sur les ruines de la propriété des Savons - voir article sur ce blog : http://aix-en-provence-la-vraie.kazeo.com/Aix-le-desenchantement/Mais-depuis-ce-vide-pour-beaucoup-c-etait-deja-l-hiver-Partie-II,a911753.html - à l'accord du permis de construire pour des résidence SACOGIVA,, tous les éléments sont réunis pour transformer un flux indicible en une série de vagues et de ressac urbain.

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    Depuis l'ancienne discothèque l'Oxydium,, reconvertie en entreprise de fourniture electrique, jusqu'au pont sur l'Arc qui conduit au Lycée de la Nativité,, chaque parcelle peut être envisagée comme une future zone de travaux. Coincé entre poussé de l'urbanisme ou flux issus de la future polyclinique du Montaiguet, chacuns hésite entre regret d'une tranquilité perdue et espoir de gain future.

    A la croisée des chemin, le Château Lafarge, propriété de l'Université de Provence, attend la restauration de ces 1000 mètres carrés. Au dedans, des thésards poursuivent des recherches dans le champ de l'économie. Au dehors, le parc , ses bassins, ses dépendances sont à l'état d'abandon servant parfois d'abris d'infortune pour quelques èrres de passage. Figée, la propriété devrait évoluer d'ici peu, peut être dans la dynamique d'un changement de propriétaire. Sans mise en relief, mais mis bout à bout, les différentes pièces du puzzle de l'Avenue des Milles se mettent en place. Sans boite ni règle, les joueurs avancent à taton . esoerant au final découvrir le plus beau des tableau. En arrière plan des scènes plus fine permetent à chacun de rêver dans son futur environnement.


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    Depuis quelques mois, le périphérique aixois offre l'exemple par excellence de la friche, du squatte à la mode aixoise. Loin des clichés, de ses hangars rouillés, de voies de chemin de fer déposées, le squatte aixois est habillé de vielles pierres, comprend des dépendances anciennement à usage agricole. Posée le long du périphérique et jouxtant l'Avenue de l'Ecole militaire, la villa Massilia a la mine des mauvais jours. Jamais en deux cent ans d'existence, les bâtisses n'avaient été aussi malmenées. Depuis le temps où la propriété était occupé par l'une des familles qui a fait Aix jusqu'à nos jour, le site à subit une lente descente aux enfers... 

     

    Since a few months, the Aixois ring-road offers the example par excellence of the wasteland, from the squat to the Aixois fashion. Far from the clichés, rusty hangars, railroad tracks laid, the Aixois squat is dressed in old stones, includes outbuildings formerly for agricultural use. Standing along the ring road and next to the Avenue de l'Ecole militaire, the Villa Massilia looks like a bad day. Never in two hundred years of existence had the buildings been so badly damaged. From the time the property was occupied by one of the families who made Aix until our day, the site suffered a slow descent into the hell...

     

    Ancienne maison de maître et tertre de volets et portes

    Dans un premier temps affecté au Tribunal de grande instance, la propriété a été abandonnée petit à petit, bâtiment par bâtiment. Au dentiste, au cabinet médical intégré dans l'une des bastides ont succédé des squatters dont les riverains se souviennent comme des étudiants un peu paumés. Le groupe d'une dizaine d'individus jouissait d'une grande discrétion, à l'abri d'un écran de verdure fait d'arbres centenaires. Un soir pourtant, cet équilibre urbain est rompu lorsque des membres du squatte sont accusés d'avoir, par une nuit de beuverie, saccagé le nouveau Tribunal d'instance voisin. En répression et pour s'assurer de la libération définitive de la bastide, le Ministère de la justice propriétaire du site va employer les grands moyens...

    Initially assigned to the Court of First Instance, the property was gradually abandoned, buildings by buildings. To the dentist, to the medical office integrated in one of the bastides have succeeded squatters whose residents remember as students a little lost. The group of about ten individuals enjoyed great discretion, sheltered from a screen of greenery made of centuries-old trees. One evening, however, this urban balance is broken when members of the squat are accused of having, on a night of drinking, ransacked the new Tribunal d'Instance voisin. In repression and to ensure the definitive release of the bastide, the Ministry of Justice owner of the site will use the great means...

     

    Bâtisse annexe donnant sur le périf, la première à avoir été abandonnée

    Une équipe d'ouvriers très spécialisés va en effet s'attacher à démolir les bâtiments, à rendre ceux-ci à jamais inutilisables. Partout les plafonds sont crevés, les toits arrachés, les murs défoncés. Au dehors, les arbres ont été décimés sans distinction, leurs restes enbenné. Reste par tertres les portes, les volets arrachés ou projetés depuis les étages. Ainsi transformée, la villa Massilia se livre désarticulée, déshabillée, marquée de mille coups ne manquant pas de choquer l'usager du périf songeant à ce que lui en aurait fait .

    A team of highly skilled workers will work to demolish the buildings, to make them permanently unusable. Everywhere the ceilings are cracked, the roofs torn off, the walls broken down. Outside, the trees were decimated without distinction, their remains ejected. The doors, the flaps torn off or projected from the floors, remain in mounds. Thus transformed, the Villa Massilia indulges in disarticulated, undressed, marked with a thousand blows not failing to shock the user of the ring-road thinking of what would have done him.

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    Quelques photos du site en novembre 2010

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    Toilette principale de la Villa Massilia, dans l'escalier à droite
    Ancien local du laboratoire d'analyse, rez-de-chaussé villa Massilia
    Des toits jonchés des effets de squatters jettés lors de l'opération de destruction
    Escaliers dévastés, bâtiment à l'arrière
    Garage du domaine et container d'époque : les marrons
    Squatte dernière époque, l'un des garages
    Restes de l'opération d'évacuation laissés sur place
    Façade de la Villa Massilia, Avenue de l'Ecole Militaire
    Escalier dévasté, bâtisse principale
    Restes de cheminée, bâtisse secondaire
    Arrière-cours avec coin lavoir et remise sur tertre de volets
    Un kakis comme survivant dfe la canopé passée
     Escalier rompus, bâtiment annexe du Tribunal
    Arrière du double-garages donnant sur le périf
    Fresque urbaine, bâtiment annexe au Tribunal
    Belle cheminée en pierre de taille massacrée
    Les jardins
    Ancien bureau du Laboratoire médical, bleu et blanc
    Fresque murale, pièce de la cheminée de pierre de taille
     

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  • Alors que le Quartier définie sous le nom de Valcros est en ébulition à la suite des projets d'urbanismes - voir article "Les Valcros" sur ce blog - certains habitants restent dans l'expectactive blottis dans un écrin aussi ferroviaire que religieux. La communauté catholique du Tubet installée depuis 1936 sur les hauteurs de la Petite Route des Milles ne craint pas plus les bruits de l'autoroute que le réaménagement en zones de ses abords.

    A l'abris dans une grande bâtisse, les petites soeurs aiment Jésus autant que leurs prochains. Au travers de l'édifice les espaces s'enchaînent en un dédale de couloirs, de pièces aux usages hétéroclytes. Loin des clichés, des taboux digne du Nom de la rose, l'ambiance est plutôt moderne : l'austérité a laissé place à une certaine forme de rigueur. Bienveillantes, les soeurs reçoivent volontier le visiteur dans un sallon d'une qualité hôtelière.

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    Patientant, l'invité, le curieux se perd en conjectures dans un espace clair, équipé d'une télévision, posé sur l'un confortables fauteuils. En somme, l'amateur de marbre, de rapports glaçés ou encore de silence peux passer son chemin. Les Frères des Oblats ont essainé cette communauté depuis l'instigateur Foucaud jusqu'à leur contemporain visibles dans leur lieu de culte situé en haut du Cours Mirabeau. Cette communauté s'est construite sur la base de missions mennées au quatre coins du monde à la façon des missionaires visibles sur les planches d'un Hergé dans Tintin au Congo.

    A la suite de ces illustres prédécesseur, les Petite Soeur partent à travers le monde pour partager leur foie en Jésus. Toutes amoureuses de l'homme, les soeurs vivent comme le commun des mortels à l'occasion de leurs longues missions. En Finlande, au Mali ou à Madagasar, ces ambassadrices religieuse s'installent par groupe de trois ou de quatre dans un appartement puis travail comme tout à chacun. Au retour de la journée, ces dames ne manquent pas de partager une prière autour de la chapelle toujours installée dans les logis.

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    Le Tubet sert dans ce dispositif comme un lieu de refuge pour les plus anciens, un lieu de formation pour les novices ou encore de passerelle vers la France pour des soeurs venues de pays loingtains. Pour les acceuillir et gérer la bâtisse, qui à son apogée comptait plus de cent habitantes, des soeurs veillent assurant au passage la construction d'une mémoire pour ce site atypique d'Aix-en-Provence.

    Vers 19h00 alors que le dialogue s'installe en salle de reception une clochette sonne l'heure de la prière. Sans pression apparente et venant de partout, les soeurs en habits convergent vers la Chapelle du Tubet installée au deuxième étage. L'endroit est atypique et évoque les formes d'un bateau avec un sol et des murs parés de lambris. Très moderne, le lieu de culte a été imaginé puis construit par une soeur en 1970. Peu à peu le silence gagne le pont et les chants de cet équipage exclusivement féminin montent en puissance.

    Au dehors, la maison de retraite de Valcros, construite vers 1975 par la communauté parrait beaucoup plus neuve que le Tubet. Jadis l'imposant ensemble d'hébergement était destiné aux parents des petites soeurs. Ainsi, les plus anciens des membres du personnel appelaient encore les résidents "nos parents" en souvenir du sens premier de la structure. Confiée en 1985 à une association, l'établissement est ouvert depuis à un public de personnes âgées plus classiques.

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    Pour témoigner de l'histoire, le pitorresque cimetère du Tubet livre par ces épitaphes des sommes de détails. Sur les neuf tombes posées en pinède là où jadis Cézanne aurait croqué du paysage, figurent les noms des 90 seurs qui ont trouvées sous le soleil de Provence un repos eternel. Juste à côté, l'un des fondateurs de la communauté représente la gente masculine, il y à égallement dans le carré des non-religieux : parents des soeurs acceuillis dans la maison de retraite.

    Quelques chaises de bois blanc permettent aux visiteurs de se receuillir sur les lieux même où durant les années 1950, des soeurs venues du bout du monde apprenaient à devenir bergère. Sans transition, la terre au abords du cimetière est encore cultivée et plantée sous des serres quelques légumes attendent de frémir dans l'une des marmites des salles à manger du Tubet. A l'heure du repas, pour éplucher ses légumes, les groupes de soeurs se forment dans chacunes des cuisines reproduisant, en une sorte de collocation, le mode de vie adoptée l'espace d'une existence.


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  • Alors que l'urbanisme bouleverse au quotidien le paysage, les contours de la cité aixoise, certains quartiers semblent promis à un someil profond. Bien souvent, ce type de projection au long fleuve tranquille siés bien aux habitants. Le Montaiguet avec ses chemins étroits, ses pinèdes gelées et ses dizaines de sentiers semblait imperméable à la pression foncière comme protégé par ses pentes, son arridité.

    Intérieur d'un cabanon isolé

    Pourtant depuis quelques mois des promoteurs sont à pied d'oeuvre pour tenter d'investir l'ilot de verdure. Déjà le lotissements de villa situé derrière le CREPS le long de la voie ferré - Chemin de la Guiramande - à fait office de cheval de Troix, rescucité de vielles voies d'acccès promises à un trafic soutenu. A la suite, c'est tout le bas du Montaiguet compris entre les rives de l'Arc et la voie ferrée qui est envisagé comme une zone à urbanisé. Dans ce Dessin, le Chemin du Viaduc qui relie le quartier du Pont de l'Arc jusqu'au viaduc ferroviaire, a été retenu comme la colonne vertébrale du nouvel ensemble. Il ne s'agit pas ici de commetre un lotissement mais d'asservir la zone à l'institution universitaire.

    Inscriptions en latin sur une cabane isolée

    Le vieux silo abandonné marque le début de la maquette, celui-ci à d'ailleur déjà été racheté à ses propriétaire par voie d'expropriation et serait conservé sur les plans en sa qualité de monument exeptionnel. Du reste le vénérable vaisseau de pierre est par ses dimensions quasi indéstructible et fort de ses multiples vies. Au début du siècle dernier, le bâtiment comportait une annexe et était destiné à la fabrication de vin et de marc de Provence sur la base du raisin apporté par les riverains dont les terres à l'époque étaient principallement plantées de vignes. Par la suite, le mastodompe fut un temps utilisé comme "show room" par un cabinet d'architecte pour finir comme l'un des squates historiques d'Aix-en-Provence.

    Non loin du Silo, une vaste propriété la P... a également été cédée à grand prix et par voie d'expropriation au consortium en charge de ce vaste plan d'amménagement. Le but des opérations est de réunir un maximum de foncier pour réaliser une extension de l'offre universitaire par de là l'autoroute, par de l'Arc. Déjà habitués à l'intense activité du CREPS, les riverains semblent accepter ce nouveau venu à tous le moins si ce dernier est emputé de l'un de ses membres : un pont sur la rivière. En effet, les plans du projet inclus la construction d'un pont sur l'Arc depuis les abords du Silo jusqu'aux arrières de l'Avenue Gaston Berger.

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    Déconfite, une ancienne du quartier anticipe l'élargissement inéluctable de la chaussée : cette impasse dans les années 1950 n'était encore qu'un sentier où quelques séminaristes passaient visitant une communauté de Frères édifiées dans les bois - à l'heure actuelle à l'état de ruine. Parfois, en des temps encore plus anciens, le Docteur Belon se hatait sur le chemin pour rejoindre le sorcier du Chicalon, pour apprendre encore plus de magie là-bas dans la grotte du chamane, face au trone de la Reine Jeanne.

    Déjà obsolète, les histoires d'hier se fondent dans le vert des collines dans le romantisme aïgu du coin que l'on trouve. Plus forte, la beauté organisée gagne du terrain jusqu'à urbanisé les voies d'accès aux rêveries de promenades désenchantées.


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  • Quand vient l'hiver, rien de tel qu'une bonne promenade en Zone Industrielle. A Aix-en-Provence, les hommes qui manient du colis, jouent du tournevis pour réhanimer un clarck se concentrent du côté des Milles, dans une Zone plus tertiaire qu'industrielle : un endroit où les produits sont assemblés, pesés, emballés pour finir préparés sous la forme de commandes. Pour certains, le trajet est un quotidien, un mouvement pendulaire entre espace civil et espace professionnel. A qui mieux vendre un hiver que dans cette zone. En sus, un vent matinal atise le givre resté vif sur les vitres des véhicules. Déjà le fumet du café rassure le travailleur au café snack du coin. Ont parlent boulot prisonbreack, de la fin ou du début, en mode embauché ou intérim. Quelques CDI s'attardent, les intérim enfilent leurs gants.

    En terme de visite, le flôt des ouvriers qui rentrent dans les entepôts happés par des tourniquets véritables vigiles pointeuses est un préalable. Métalique, le système parle également signifiant à Miguel, cet intérimaire sans carte, qu'il n'est pas prévu aujourd'hui. Blotti au fond du parking, le visiteur peut jouir du spectacle et en dernier lieu assister à la débauche des gars de la nuit. Au jour naturel l'expression du labeur est totale entre deux goullés de hachiche, un morceau de musique partagé à la vas-vite autour d'une portière lustrée.

    Continuant, le visiteur arppente de large trottoire où le piétond est un être rare, mieux vaut aimer les véhicules utilitaires, les camions et pourquoi pas admirer une manoeuvre de déchargement déliquate. En voiture, l'experience est plus agréable et permet une réaffiliation méliorative aux situations de travail. Ici un représentant, plus loin la police ou un afficheurs, tous sont des conducteurs actifs. Comme un village de far-west dédié au travail, la Zone Industrielle des Milles s'étire depuis les Milles jusqu'à la commune de Bouc-Bel-Air. Au fond de la zone, bien délimitée par l'autoroute, les dernière parcelle peine à être absorbées.

    Le visiteur à présent délivré de la bué par sa puissante ventilation admire un désajustement, une rupture. Ici plus de trottoire stalinien ou d'entreprises apprétées à la green attitude mais plutôt une succession de terrains vite fait agricoles et puis au milieu deux impressionants ilots institutionnels. En premier lieux la Maison d'arrêt de Luynes - voir article "des cris dans la nuit" sur le blog (ici) http://aix-en-provence-la-vraie.kazeo.com/News-Aix-en-Provence/Z-I-Des-cris-dans-la-nuit,a1860009.html -, édifice typiquement carcéral à l'architecture in fine imposante et plus loin une rareté dans le sud de la France : une vaste nécropole militaire.

    A la hauteur des miradors du centre de rélégation, au cris de ses détenus s'opposent le plat des gazons empierrés de stelles, le silence de ces 11 500 hommes morts pour la France. Si le parking de l'établissement pénitentiaire est comble, celui de la nécropole est totalement vide. Presque idéal pour la pause café prise en looser dans la voiture, songeant aux préparateurs de commandes placés en rang d'oignon à la machine à café encrassée. Un pictogramme mélant une croix, un drapeau tricolore et un casque de poilus cotoie un panneau plus commun interdisant le stationnement prolongé sur le parking. Respectée, la réglementation l'est assurêment à grand renfort de patrouilles policières chargées de faire la chasse aux passagers clandestins de l'aire de stationnement.

    Ces mesures de sécurité non rien à envier aux procédures inclus dans le plan vigipirate mais concourent à un tout autre enjeu : réduire l'existence d'un lieu de rencontre gay localisé en face de la nécropole. De l'autre côté de la route, un terrain vague, reliquat des anciens Marais de l'Enfant, fait office de lieu de drague avec en guest une ferme abandonnée, délabrée depuis de nombreuses années. Dans leur atelier, les gardiens de repos eternel ne souffrent pas de cette proximité largement attenuée par une voie rurale devenue route. Comme un être bicéphale, un hydre, deux générations de gardien se cotoies pour, selon la Convention de Genève, "entretenir à perpétuité" les tombes de ces hommes tombés en uniforme pour la France durant les deux dernières guerres mondiales.

    Nommés sous la tutelle du Ministère des Anciens combatants, ces hommes sont issus de l'effectif militaire. Le plus ancien a en cette année 2010 pris sa retraite, laissant toute la responsabilité du site à celui qui le secondait depuis déjà cinq années. L'ainé résume une transition en douceur, en rupture avec les schèmes de "l'administration d'avant" où chacun cherchait à conserver puis à enmmener son savoir. Présent depuis 1993, l'ancien en a déjà vue du mobilier funéraire, il est de ces hommes qui ont participé à des projets aussi vastes que méconnus : une sorte d'ingenerie à la Jack Bauer. Du reste comme le rappel l'ancien, sa place n'est pas celle de héros, ceux-la sont sous nos pied, mais en arrière plan. Ici pour pratiquer une réduction, là-bas pour répartir des corps débarqués d'Indochine.

    L'ancien raconte ses prédecesseurs qui pour certains avaient servis dans le Têt, rampé dans les rizières au claire d'une mousson. Pour sa part, le gardien sortant s'attribut un rapport plus distancié avec l'exercice classique militaire. Son parcours : un passage à Berlin affecté à la surveillance du quartier international, à l'acceuil des évadés de l'est puis une démobilisation vers le secteur des travaux publics et enfin le contact décisif. La France muette recrute des hommes solides capables d'assumer les plus lourdes des tâches en temps de paix, l'ancien en sera.

    En bon baroudeur, l'ancien accepte les missions et notamment l'opération Indochine qui consiste à rapatrier depuis ces terres loingtaines plus de 27 000 corps d'hommes tombés pour la France. Basé dans le Var, l'ancien est chargé de la réception des caisses collectées par ces collègues sur les ruines de feu l'empire colonial français. Le travail est difficile techniquement et en haut-lieu, la solidité des hommes est jugée essentielle. A Paris on organise, on définie la stratégie à menner, une sorte de service après-guerre. Dans le cadre d'un plan national, l'Etat décide de regrouper les tombes des soldats tombés aux combats. Il s'agit alors de "récupérer" les restes dans les innombrables cimetières français où un carré était spécialement reservé puis, dans un deuxième temps, de prospecter au quatre coins du monde des gisements de dépouilles.

    A l'occasion de ce regroupement des corps, certains sont restitué à leur famille et ces parfois l'ancien qui convoit dans un petit village de Moselle ou au fond de la Creuse un grand-père réclamé de longue date. Ce type de sortie tranche avec le travail plus classique d'exhumation comme ce fut le cas à la nécropole de Luynes en 1987. A cette occasion, un carré de militaires d'origine vietnamienne fut rapatrié pour un dernier voyage vers la Nécropole de Fréjus spécialisée dans cette aire guerriére. Cette dernière, à l'opposée de Luynes, jouit d'une assise historique, la nécropole ayant été bâtie sur le site d'une ancienne caserne militaire qui était du reste affectée à la préparation des hommes envoyés en Extême-Orient.

    Dans le bureau, le jeune apprécie ce récit historique, accièsse ici, rend homage plus loin. De l'autre côté de la fenêtre, le chat de l'ancien gratte à sa porte : l'ancien est logé au cimetière. Sans complexe, ce dernier n'a jamais eu à se pleindre de visiteur nocturne, de soldat fantomes à la recherche d'une américaine. Dans son histoire, l'ancien montre ponctuellement le loingtain, ces lignes de carrés tout en marbre en dessous desquels reposent un homme. Plutôt fière, le nouveau gardien de la Nécropole indique le cordeau du jardin qui n'a rien à envier à l'impécabilité d'un golf. Sur 5 hectares, le cimmetière mis dans une perspective en impose avec au centre du dispositif le drapeau français. Plus discrète, la chapelle ardente est traitée avec un respect militaire et "prête, le cas échéant, à acceuillir des corps".

    Au dehors, aucun vivant ne vient. A l'atelier, l'ancien ne regrette pas le temps où les photos des employés morts était affichées comme des reliques. Sans plus de nostalgie, ce dernier évoque ces 11 novembre où la petite pièce, appelée de gardien à gardien refectoire, devait être laissée aux huiles pour le loisir de leurs aisances. Une bruine fend le soleil. A la sortie le portilllon bien huilé ne couine pas. Pourvu que le crématorium voisin ne reçoive pas aujourd'hui, l'ancien a parlé des cris insoutenables de leurs visiteurs .


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