• La balle a volé bien au-delà des calculs d'Alexis. Ainsi, sa famille, petit public fidèle singe une moue compatissante. Chloé, la petite dernière adresse un au revoir à la boule jaune qui pour le lanceur n'est rien de moins que le plus précieux des trophées. Comme à chaque fois, Alexis réserve la belle au dernier des trous du parcours. Déjà, ce-dernier envisage la catastrophe : la privation pour l'éternité du précieux accessoire. Julia n'en finit pas d'émettre des signaux oscillant entre compassion et relativisation. Finot le chien a quant à lui déjà pris parti pour Alexis inspectant au long du grillage les possibilités de récupération de l'objet perdu.<o:p></o:p>

    Sur le green, la petite famille se scinde en deux équipes, l'une ira au club-house pour un rêve de glace, l'autre tâchera d'accéder à la forêt sauvage qui pointe au-delà des limites du Golf. En bon guide, Finot a déjà franchi le mince filet de fer dressé en clôture. Bientôt Alexis est à la suite, débordé par la désorganisation des végétaux. Si le Golf jouit de toutes les attentions, le domaine voisin est pour sa part livré depuis de longues années à l'abandon. Fébril, le maître compte sur l'animal pour distinguer à terre la balle égarée.<o:p></o:p>

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    Au Club house, les filles, à commencer par Clara, déguste nonchalantes le menu qui tout en image égraine la composition des glaces. En guest star, les petits parasols donnent une ombre rayonnante aux compositions qui pour certaines s'exhibent, croquées sur les tables alentour. Un serveur patient anticipant dans un jeu interne le choix de ces dames. A quelques centaines de mètres, ce golfeur d'Alexis si propret au demeurant est au prise avec des ronces qui descendent en rivière. Si l'espoir des retrouvailles est anéantit, le goût de l'aventure revient depuis l'enfance : Alexis s'éclate dans cet exercice d'exploration.<o:p></o:p>

    Au loin, peut-être à dix minutes, une construction ruinée semble indiquer le chemin. La progression est plus aisée, aux pentes endiablées de végétaux succède un petit sentier qui file le long d'un ruisseau à sec. Quelques véhicules devenus carcasses y ont été précipités gisant comme des poissons mécaniques. Un pont de pierres vieux de plusieurs siècles résiste affublé d'une vieille camionnette rabatte à la Louis la Brocante. Alexis s'en remettant à Finot poursuit malgré la peur de finir seul, la nuit, livré à l'enfer des pêcheurs de poissons mécaniques. A présent, ce qui fut le joyau du Domaine de Constance : sa bastide, apparaît ruinée de toute part. En non initié, Alexis est comme choqué et pris d'angoisse. Quelques restes de squattes achèvent de le miner. Et si des squatters ermites l''emmenaient dans les entrailles de la maison pour le dévorer ?<o:p></o:p>

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    Dans une action de débarrassage, le serveur du Club House s'invite dans la conversation glissant un "ont la cognaient bien cette propriété". En parfaite harmonie, Julia enchaîne d'une moue dubitative. Le garçon brosse alors le Domaine de Constance, perdu dans les affres d'un parcours chaotique. Visant les deux enfants, le serveur conte d'une voie moyenâgeuse la richesse de la bastide, la grandeur de ces terres aussi bien que la vivacité de ces eaux. Une bien coquette propriété, de quoi enorgueillir les riverains d'une filiation hautement bourgeoise. Plus urbain, le serveur poursuit jusqu'au milieu de notre siècle, le temps du déclin. Julia, imagine encore son golfeur de mari admirant ici un ange sculpté, plus loin la robustesse d'un arbre de Judée.<o:p></o:p>

    A reculons, Alexis se risque poussant l'une des portes restantes. Au dedans, le spectacle d'un écroulement en cour est aussi glauque que redoutable. Quelques tags punk donnent par touches toute la force de l'anachronisme. Un escalier part immédiatement vers un étage absent, tombé par pans entier. Vite au dehors, Alexis prie Finot d'en rester là. Au loin, les monstres ronceux dominent notamment les dépendances qui en sont complétement recouvertes.

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    Patient, Alexis se propose un tour d'horizon. Au fur et à mesure que le regard oscille le vert et le ciel se confonde jusqu'au moment où les traits d'un personnage religieux lui apparaissent. De concert, Finot jappe maigrement, une bonne sœur en habit est là; en bonne voisine celle-ci sonne la fin de la récréation, comptant sur le chemin du retour, l'histoire de la déchéance du Domaine de Constance.

     

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  • Alors que le "vieux Dekathlon" du centre ville à Aix-en-Provence a fermé ses portes dans la discrétion de l'été, l'enseigne Monoprix serait engagé dans la reprise du site. Alors que la marque sportive à fond préfère renforcer sa base de Bouc-Bel-Air et son magasin de la Zone commerciale des Milles, le groupe d'hypermarcher resserre son emprise sur le centre ville d'Aix-en-Provence.

    Le parc des Monop à Aix-en-Provence serait alors de 3 portant à 290 le nombre des Monoprix dans l'hexagone. Le bateau amiral du Cours Mirabeau, distribué façon Nouvelle Galerie sur quatre étages, devient petit à petit une vitrine historique avec deux niveaux en sous-sol dédiés - l'un tout en reserves et l'autre consacré aux produits alimentaires - et deux aires de vente en R+1 et R+2 comme des hymnes aux grands magasin bourgeois traditionnel. A l'appui, la fréquentation acidue de ces espace, au grand bonheur des dames, une clientèle touristique souvent etrangère.

    Aux Allée provençale, le "Nouveau Monop" illustre la volonté du groupe de parisianiser sont offre en proposant un espace alimentaire Hight Steep. Par là, les marques, l'ambiance, le mobilier étrainé dans les premiers Imonop parisiens de Montparnasse ou de la Roquette, les smothies, les cakes portionnés pour le midi du travailleur urbain cartonnent et tendent à redefinir les espaces de vente. Ainsi, le visiteur du Monop des Allées provençales, descendu en sous-sol pour acheter des vivres, peut avoir l'impression d'évoluer dans un Migro Suisse ensserré dans une coquette enceinte commerciale.

    L'amménagement probable de "l'ancien Dekathlon" en Monoprix diversifira encore un peu plus l'offre aixoise en terme de supermarcher de ville. Comme ses comparses du Cours ou des Allées, le petit dernier devrait briller de toute la puissance de ses étages traduisant toute la problématique du maintient de symboles d'un standing organisé dans le secteur de la distribution de masse.


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  • La frontière ferroviaire entre le campement et le reste du monde
    L'une des caravane à évacuer
     Personnel se rendant à son véhicule de déblaiement 
    Force de l'ordre présente sur le site du campement
    Véhicules de voirie en attente pour dégager le site
    Le petit tunelle obstrué donnant accès au campement

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  • Aujourd'hui, jeudi 19 août 2010, le camp de gens du voyage installé derrière la Fondation Vasarely a été démentelé par les forces de l'ordre appuyée par une équipe de nettoyage communale. Le camp de fortune installé ici depuis environ deux ans acceuillait une vingtaine de familles reparties en une trentaine de caravanes et de baraques améliorées au fil du temps. Si l'ordre du jour politique national semble être l'impulsion de l'opération, un autre facteur aurait contribué à la prise de décision de cette expulsion. En effet, un ou des fonctionnaires de police auraient été contaminé par la galle à l'occasion d'opérations de police menées auparavant sur ce campement. A 18h00, des forces de la Police nationale, en uniforme et en civil, ont investit les lieux, sans surprise aparente pour les habitants dont certains semblaient d'ors et déjà résignés.

    Le camp situé en bord d'autoroute est également ensseré par une voie ferrée et ainsi, l'accès n'y est possible que par le biais d'un petit tunnel SNCF obstrué par de lourde roche. A 19h00, tandis que les autorités occupent totalement le site, les véhicules de voirie s'enfoncent dans la petite allée qui passe derrière la Fondation Vasarely jusqu'au petit tunnel. Il y a dans cette flotte de circonstance des camionettes et un grand camion benne prêt a enterrer deux ans de vie en l'espace d'une fin d'après midi d'été.


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  • Pour celui qui passe dedans, le traverse, l'experience peut se résumer en une visite d'un paradis : sorte d'Eden pour aixois embourgeoisé. Au romantisme des lieux, à la coqueterie des maisons dissimulées en pinède s'oppose le coût indécent des pierres taillées en habitations. En quelques dizaines d'années, le Montaiguet a vécu un processus de rationalisation finalement limité par la résistance de certains, par l'impossibilité de monter là-haut des quantités d'eau suffisante pour achever de lotir la colline.

    Du chemin de la Guiramande moderne et asphalté qui sillone le massif tout au long, depuis le Pont-de-l'Arc jusqu'à Gardanne, à la piste défoncée d'hier : tout à changé. Au début du siècle, seule les fermes de la Chaufrette et de la Bastidasse engendraient le passage de véhicules mues par la seule force de l'animal. Quelques aixois débarqués du tramway à la station du Pont-de-l'Arc venaient passer un weekend, une semaine de repos, improvisant pique-nique et potager dans le cadre de petits cabanons devenus pour certains de véritables habitations. Comme une exeption, la famille Coussinier venue de Marseille et tenant des origines aixoise se rend dans sa campagne chaque weekend.

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    Le père de famille expert immobilier entreprend d'initier ses deux enfants aux joies de son fief aixois. La propriété reçue en héritage est prénommée en toute simplicité le "Montaiguet". Celle-ci comprend de vastes terres situées sur le plateau comme un belvèdère sur la belle endormie. La demeure tranche avec les habitats voisins alors tout en cabanon. Il faut dire que les Coussinier jouissent de moyens importants s'imposant de la sorte comme la représentation bourgeoise dans ce qui est encore un microcosme rural. Cette ruralité est bien connu de la famille Coussinier qui possède, outre sa bastide vielle d'au moins deux-cent cinquante ans, la ferme de la Bastidasse qui constitue à n'en point douter l'un des plus vieux bâtiment du massif.

    Située à quelques centaines de mètres de la maison familiale, l'exploitation fut à la fin du 19ème siècle destinée à l'elevage de moutons puis utilisée comme maison pour le gardien des Coussinier. Ce dernier d'origine espagnol avait la lourde responsabilité de veiller à la propriété tout au long de l'année, de nourir Fils du ciel, le superbe cheval acheté pour faire des enfants de bons cavaliers. Pour ces derniers, les activités, les petits camarades ne manquent pas. Il s'agit alors de courrir à travers les collines, de construire des cabanes ou de se réunir dans la vielle borie chez Escaffre. Parfois l'été venu, les garçons file à travers champ, parfois encore planté de vigne, vers le quartier de la Cible pour une baignade dans l'Arc.

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    Jusqu'en 1920, les visiteurs ne peuvent espérer echapper à la rude ascension de la piste toutefois, passé cette date, chacun garde le secret espoir de croiser la jolie traction de la famille Coussinier. Si les habitants des cabanons sont pour la plupart de modestes aixois, la richesse des Coussinier n'altère pas le sentiment de proximité tissé entre les montaiguiste. Autour des beaux massif planté d'exotique essence, Jeannot et Césarine retrouvent leur camarade pour une bonne partie de croquet. Les parents eux rêves à la modernité, aux plaisir bourgeois, dans ce sens un terrain tennis est rapidement édifié. La deuxième guerre mondiale entraîne une rarefaction des visiteurs malheureusement occupés à survivre. Les Coussinier continuent leur pélerinage contournant la pénurie d'essence par l'utilisation d'un véhicules gazogène alimenté par du bois de chauffe. Le père de famille inquiet et soucieux de conserver une grande autonomie fait creuser de nombreuses citernes en complèment de celles déjà existantes.

    La demeure est égallement équipée d'une sorte de tour qui fait office de vigie dans le cadre de la lutte contre les incendies. Cette attention correspond à la mise en service du téléphone chez les Coussinier à qui l'on attribue le numéro 354 qui correspond au nombre total des abonnés sur la commune d'Aix-en-Provence. En cas d'incendie, les pompiers uniquement volontaires ne peuvent compter que sur la famille pour donner l'alerte et ainsi enclancher le tocsin véritable appel aux courageux. Des feux, des incendies il y en a eu pour chaque decennie avec parfois des effets particulièrement dévastateurs. Chacun tremble de voir sa demeure détruite d'autant qu'en théorie la reconstruction n'est pas autorisée. Profitant d'un splendide isolement, certains s'affrfanchirons de cette règle reconstruisant pierre par pierre leurs cabanon.

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    Dans les années 1950 une 402 bleue vient compléter le parc automobile, celle-ci doit comme la traction des Coussinier attendre au passage à niveau que Madame la gardienne ouvre un à un les portails protégeant le passant de la puissance des trains. Comme une frontière, la garde-barrière receuille, écoute, raconte la vie des un, des autres, la sienne tentant de vivre sa condition dse veuve à la charge de deux enfants dans les meilleurs conditions possibles. Le chien des Coussinier : Sultan n'est plus qu'un souvenir au sortir de la guerre, dans la colline quelques conflits émaillent le quotidien qui de réclamer un droit de servitude, qui de s'opposer à la transformation d'un cabanon. Une vague efface les liens, les attaches rendant obsoléte l'équilibre social romantique aquit.


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