• L'arbre épineux fut bientôt taillé par les autres dans Prend garde au Vallon des Gardes - 3/4

    De l'allée principale, il ne restait guére de traces. La végétation avec force et intensité avait repris ses droits. Du reste, les essences à présent envahissantes avaient été plantées ici par Yves. Ce dernier,  les premiers temps avait pris soin de bien organiser sa parcelle. Parmis les nombreux cyprês et hauts chênes, des plantes grasses et quelques agaves jouissaient de ressources hydrauliques abondantes. Depuis la vane rouge Canal de Provence du terrain situé en son entrée, jusqu'au plus loin de son plat , aucun morceau du domaine n'avait à souffrir de sécheresse.

    L'organisation de réseaux, que ces derniers  transportent de l'eau, des passagers ou le bonheur du constructeur était l'une des passions de Yves. Et de contempler à l'ombre des arbres le bon fonctionnement des canaux qui tous bien curés à l'hiver s'offraient en eau   de toute leur splendeur.  Du garage au jardin, tous les outils étaient du voyage et utilisés avec soin par le propriétaire. Une attention toute particulière était d'ailleurs réservée à leur entretien. Cette harmonie entre homme et outil, entre lieu et maître, entre  rêverie et réalisation semble tirée d'une vie modèle, d'un rêve de pub comme une démonstration permanente du labeur. Au fond, au pays de Yves, le bonheur semblait comme diffusé au travers des tâches réalisées. On eu dit qu'avec quelques pulvérisateurs Yves avait répendu au dehors tous son potentiel de joie. A la cuisine, l'ordre végétal est remplacé par le désordre alimentaire : un mélange de stock constitué à outrance et de repas vite éxécutés, pas finis.

    Après la découverte de Yves, la-haut dans sa chambre rien n'avait véritablement changé. Le temps avait juste  permis aux processus chimiques les plus improbables d'arriver à leurs fins. Bien des aliments étaient gâtés, dans le salon comme la cuisine les déchets de toutes sortent était accumulés et comme liés à l'équipement sommaire. En effet, si le côté atelier bénéficiait de toutes les attentions, le haut était équipé en toute simplicité comme dénué de sens.

    Parfois l'an, le jeune voisin venait au carreau du garage pour tenter d'apercevoir le "trésor de Yves". Il l'avait vu lui, Yves, dans le jardin en train de travailler sur ses locomotives et depuis qu'il était parti, plus rien. Plus rien que ces brèves visions du trésor au travers d'un  sale carreau, ébréché en ses bords.  Hormis ces quelques enfantines visites il n'y avait bien que les puissants Saint-Bernard du voisin pour venir fouler le sol de la propriété. Et cela  jusqu'au jour où la végétation sembla changer. Le gros arbre épineux faisait moins mal au gamin lorsque pour admirer le trésor il longeait la maison devant alors s'acoquiner aux épines.

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  • Le spectacle qui s'offrait à elle était de taille. Une dizaine de femmes se tenaient là à quelques mètres dans la forêt. Un parfum délicat de lessive mêlé aux senteurs des bois donnait au lieu un caractère unique. Les femmes étaient groupées en demi-cercle autour d'une petite mare. "Ma cousine mais tu es toute mouillée !" et pour cause, à terre l'eau suintait depuis la source pour finir en mille ruisselets au pied de nos chênes.

    De retour à la maison, le repas fût animé par le récit des filles : leurs exploits dans la forêt et au bout du compte ce qu'elles avaient vue. A la fin des années 1960, l'intrépide Christine et sa jeune cousine avaient fait connaissance de ces voisins très spéciaux dont on ignore les prénoms et dont on nie parfois jusqu'à l'existence. Pourtant, juste à côté sur le terrain des Maloueses, "les autres" étaient bien là.

    Venus, qui d'Algérie, qui depuis le Maroc pour travailler en France, pour alimenter nos villes en ouvriers, nos campagnes en "hommes à tout faire des champs". A l'arrivée, une fois de plus c'est le désert, la friche, tout est abandonné. De toutes façon "pour vous il n'y a que ça", que cette campagne qui parrait-il fut un temps terre d'Eglise. Ce n'est pas le pire des enfers au moins avec un trait de romantisme, un très bon trait même.

    Les hommes à l'arrivée s'affairent à édifier des cabanes, elles sont faites de materiaux récupérés. On retrouve déjà des bons vieux parpaings qui conviennent aussi bien à rendre un lieu habitable qu'à le condanner défintivement. Les cabanes sont disposées sur le plat du terrain, ce sont comme des dizaines de sattelites autour de la demeure historique sise sur le grand domaine. Des origines de cette demeure bourgeoise, à l'heure actuelle personne ne sais ou ne dit rien. Le simple constat est l'abscence de tout propriétaire depuis des temps immémoriaux. Pour preuve la négligence des bâtis qui délaissés par l'homme et laissé aux temps dépérissent.

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    La bâtisse est pourtant une solide bastide. On remarque tout de suite tout au long une jolie corniche et plus bas les trois niveaux s'enchaînent. Au centre, un escalier central déssert des pièces assez vastes hormis au dernier étage ou le tout est mansardé. Une pièce reste effrayante. On y entend des bruits, la poussière y est étrangement remuée. ll s'agit en fait d'un ancien pigeonnier aménagé dans une partie des combles. Bien qu'hors de chez hors service, l'endroit conserve encore quelques volatiles fidèles.

    Plus bas à la source au fur et à mesure que le soleil tombe les femmes quittent les lieux, du coup, le silence se fait allentour. L'eau toutefois continue a éffleurer le sol jusqu'à chez Christine où dehors on s'est attablé. C'est l'occasion d'admirer le magnifique saule pleureur planté tantôt par Papé.

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  • Hier comme aujourd'hui être là ou plutôt habiter là était un privilège. N'est-ce pas ici l'un des points d'orgue de l'écrin vert qui au sud borde la cité aixoise. Malgré ces airs de grande route la position en retrait de l'impasse donne des airs forestiers au site. Au début de l'impasse la chaussée est bordée par le terrain des Malouesses. Plus haut, la maison des S fait l'angle et offre un point de vue destructuré. En effet cette maison apparait comme une eternelle inachevée.

    Fort de l'abandon inhérent au terrain des Malouesses la maison des S se confond au domaine. Non loin, haché au milieu des arbres, des fourrés, un bateau attend une décomposition totale. C'est le bateau des S amené là au milieu des années 1960 et privé depuis lors de toute mise  à l'eau. Les Malouesses au fond c'est un peu le voisin rêvé, comme un domaine imaginaire dont toutes les clefs auraient fondues sur le feu d'une comette, d'une larme de dieu.

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    Chez Christine, en 1955 on s'affere a agrémenter le jardin, celui qui blotti derrière la maison ne souffre que de du regard de ses propriétaires. Au-delà, une maigre ligne de grillage rouillé, décrépit marque la limite de la parcelle alouée. Au fond du jardin la petite Christine joue avec sa jeune cousine. Les petites sont aux anges dans le petit bois : tout y est énigmes.

    Il y a tous ces arbres, toutes ces pierres et parfois ces voix, ces murmures de femmes qui sonnent comme des échos . Les échos secrets du fond du jardin voila une expédition de choix pour les filles. Ventre contre terre les voila partie, encore quelques mètres et le mystère sera percé. La cloture a déja été enjambée depuis une dizaine de mètres. Devant, les arbres et plantes s'entrevêtrent et forment un mur. A travers l'élément végétal et comme par un judas Christine rapporte à sa cousine restée tapie à terre ce qu'elle voie. "Ce sont des femmes qui lavent du linge, ce sont des femmes qui lave du linge à une source".

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  • A première vue tout semblait bouclé. Pourquoi aller au-delà de l'évidence. Oui, c'était bien une rupture, un choc. Enfin quelqu'un allait venir, s'imposer et disposer des lieux à sa guise. Cet élu, chacun l'aura attendu hiver comme été. Qui secretement d'éspérer qu'il n'existe pas, qui de l'attendre comme un messi.

    Une petite impasse au bord d'une nationale semble toute calme en cette matinée d'azur montante. Il y a peu de circulation, du reste le demi-tour au bout n'est pas aisé. "Ici il y a 50 ans c'était des champs d'oliviers". Ces derniers étaient la propriété, au dire d'une riverainne à la mémoire ferme, d'une grande ferme située plus bas sur la route : la route de Luynes à Aix.

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    A l'arrivé des premiers habitants de l'impasse c'était la friche, le désert. Ici à quelques kilomètres d'Aix c'était l'aventure avec au loin les bruits de grincements du trammway de Aix à Marseille.  Les parcelles étaient attractives et chacun devait y construire sa maison. Une ritournelle par ci une jolie pierre taillée par là avec la force des weekends, les habitants oeuvraient à faire de coquettes maisons. Au devant les maison s'ouvrent sur une petite parcelle où l'on monte jusqu'au plat du terrain. Les maisons sont dominante avec tout un étage qui offre de superbes vues sur Aix. Au derrière des jardins s'avancent jusqu'au mystérieux terrain des Malouesses.

    Dans la petite rue beaucoup sont là depuis longtemps. Christine se souvient de l'arrivée et d'exiber de superbes restes de l'hiver 1954. "La haut tous les oliviers avaient gelés, nous on avaient pas beaucoup d'argent alors parfois on allait chercher de l'olivier là haut pour faire des meubles". 

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  • Et pourquoi pas en deux-chevaux ?  dans Prend garde au Vallon des Gardes - 2/4

    Oui, pourquoi pas en deux-chevaux. La réparer, il en était bien capable. N'avait-il pas fait de sa petite Ami 8 la reine de son garage. Le véhicule d'un bleu turquoise laissé au garage ne souffrait d'aucun défaut. Yves avait pris soin de lisser chaque élément de carrosserie de remettre de chaque côté les rétroviseurs d'origines.

    Pour la dedeuche c'était une autre histoire, comme un morceau d'une vie rêvée, d'une suite de plaisirs jamais utilisée. Il y avait bien eu à la fin des années 1970 cette petite expédition dans la Drome avec cette loingtaine cousine puis plus rien. Quelques clichés romantiques, une course pied nud dans les champs ou un délicat pic nique dans la voiture française voila en substance ce qui restait de sa jeunesse.

    Dans la maison exsangue il est difficile d'envisager la vie de Yves autrement que sous un jour austère, emprunt de solitude. Il est vrai qu'à la dernière heure venue, nul n'est venu s'inquiéter de l'absence du quinquagénaire. D'ailleur qui aurait pû la constater. Depuis bien longtemps les deux imposants saint-bernard du très puissant voisin s'était habitués au crouicc lançinant du trycicle. Alors pourquoi maintenant qu'il s'était tu ne point se contenter du silence.

    Dans la petite chambre serré entre le lit et un mur gît Yves : il est mort là, seul. Dans un premier temps, le secret ne sera partagé par personne. Il faut dire que l'état du jardin, les sacs jettés devant la maison ou les pièces de ferrailles rouillées ça et là composent un paysage habituel. L'absence de visite est une constante et finalement seules les allures de fêtes, de réjouillances auraient étonnées.

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