• La demeure avait donc des airs de maison hantée tout droit sortie d'un rush  flou entre Derrick et Brighton. Pourtant les fenêtres nombreuses auraient fournies une luminosité abondante, des fumets de Provence piquant de résine. Or rare étaient les issues ouvertes. Les derniers temps du squat se caractérisent par une "sur-division" des lieux. Comme une découpe sauvage laissant chaque pièce dans l'ignorance de l'autre et autant de refuges pour des individus toujours plus nombreux.

     "Que nos effectifs soient en nombre illimité", voilà une devise qui ne sié pas à la position d'occupant sans droit ni titre. Dans notre cas à tout le moins. L'ire des voisins est renforcé par la somme des allers-retours, des véhicules qui passent et repassent. Les lieux sont comme mortfiés et le lambda y évoluant pourrait croire à sa propre mort : être arrivé quelque part en enfer...

    Du reste, il faut bien des sites comme point de substitution à la petite gare d'Aix-en-Provence. Celle-ci fraîchement restaurée n'offre pas un abri sûr aux errants. Sa petitesse et la permanence des opérations de contrôles otte au lieu toute fonction d'habitation fut-elle de jour. A y voir de plus près, une annexe toute proche a bien existée. A quelques pas de la gare et bien plus proche à vol d'oiseau, un immeuble vitré fait face aux voies ferrées - 43°31'23.31"N - 5°26'36.90"E.

    Ce bâtiment offre depuis la gare de larges surfaces vitrées et un toit : sorte de vaste terrasse. Les parties en verre sont engoncées avec des traverses noires façon Pavillon noir. En haut un cube, en verre lui aussi, fait office de vigie. Côté pile, dans la rue du Bowling du Mail - Boulevard Albert Charrier -, le site apparait sous les traits d'une maisonette toute mignonette. Point de baies d'aluminium ou d'escaliers parés de verre mais une façade portant un toît tuilé à deux pentes, typique des années 1950. Un petit espace au devant offre de précieuses places de parking qui en retraits ne souffrent pas d'êtres payantes. Face à la demeure un vaste espace à l'état de frîche est  destiné, selon l'affiche du permis de construire, à accueillir seize logements. Avant se tennait là une usine un temps abandonnée puis démolie il y a environ cinq ans.

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    Si vous allez la chercher, la voir, la traque sera difficile car depuis peu - environ un an - la condition de la demeure a évoluée. Celle-ci est recouverte de tags et une solide barrière de marque "Héras" interdit l'approche. Les portes, les fenêtres sont autant d'éléments murés tout comme, sur le côté, le passage qui  jadis permettait d'acceder au petit jardin. Ce dernier s'étend du bâtiment à la cîme des voies - le terrain a une aire de 294 m2 pour 241 m2 de bâti. Un permis de démolir bien actuel livre le nom évocateur de la SCI propriétaire des lieux ... "les trois reines". Leur règne aura pour ainsi dire été marqué par l'exercice d'une forme de chaos particulière ... L'aspect actuel de la maison trouve ses fondements dans son histoire. Que celle-ci soit mi-traditionnelle mi-moderne avec en sus des allures "d'immeuble à bureaux" s'explique par l'activité d'imprimerie longtemps en place. Puis à la suite de cette ère commerciale rien, le vide.

    La maison bien que lottie entre deux autres fut bientôt squattée par un, puis, comme souvent, une dizaine d'occupants. Il y avait là beaucoup de chiens et un temps "Crête rouge" l'un des squatters emblématiques de l'époque que l'on retrouvera aussi chez  F. Savon, du coté de l'ancien Hippodrome d'Aix-en-Provence. Ce lieu, en centre vile, offrait une résidence idéale avec une partie salle à manger ou salle commune côté rue et côté gare, des sortes de chambres façon aquarium : entièrement vitrées. Au centre, un escalier en colimaçon dessert les trois niveaux et mène au toît d'un plat agréable. Ce qui l'est beaucoup moins c'est l'odeur pestilentielle liée aux excréments de certains chiens dont les maîtres ne se donnent pas la peine de les mener aux toilettes, dans la rue.

     

    Vue du parc de chez les Savons à La Parade du temps de sa splendeur 

     Carte de membre de la Socétés des Courses d'Aix-en-Provence basée à La Parade, vers 1930

     La dernière occupante du Domaine de la Parade, la magnifique  F. Savon

     
    Membres de la famille Savon, jadis en voyage d'affaires à New-York vers 1930 
     

     Le Docteur Snell et son épouse invités de la famille Savon débarque

     

     

     

    Pré-view / Le château d'Elise 3/3


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  • Et depuis, bien des dossier ont évolué lorque certains, les plus rares semblent plongés dans une létargie infinie. Ainsi, la Ferme des Anges du côté de Meyreuil a révétue les très conventionnels habits de la restauration. Auparavant, ce domaine de bout de route, de fin de chemin était un squatte. De la musique plutôt faite de basses et d'infra-basses faisait parfois vibrer les lieux et en guest un âne ... nommé Govain était présent. Pour sûre que chacun se hatera d'admirer le site dans cet état depuis GoggleHeart où l'ancienneté de la prise de vue aérienne permet d'exhaucer un tel phantasme - 43° 29'54.47''N - 5° 28'05.95"E.
     
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    Du reste, il y a bien encore quelques ermites de ce côté là comme le "Chevrier Fou" qui aime à gravir les pentes du Montaiguet. Côté squatte, la ville n'est plus ce qu'elle était. Peut-être ce mouvement de reflux est-il plus global ? Après une bref ère de médiatisation, la possibilité d'occuper un lieux "sans droit ni titre" est de plus en plus réduite. Cette carrence dans l'offre de lieux tend à signifier de la raréfaction des cibles potentielles. Pour rester dans l'esprit "sqatte" il s'agit de renoncer au confort moderne et même au confort plus anciens...

    L'intemporel squatte du Silo du Pont-de-l'Arc

    Souvent, à l'arrivée sur zone il ne reste plus rien de la destination première du lieu. En somme, les squatters sont de plus en plus "des champs"  ou "de caravanne". Le squattage se réduit aors à la "prise" d'un point d'eau, à l'établissement la-bas au fond d'un parking. Le mobilier urbain est alors mis à contribution pour barrer, condamner les accès ... réduire les possiblités...

    Vers la route de Palette il y a bien une vaste zone de camping informel - 43°30'41.54"N - 5°28'34.72"E. Au bord de l'Arc l'endroit dégage un relan de Mad-Max tout en offrant un cadre arboré, le clapoti de l'eau. Le terrain est d'un plat parfait et pour cause, à l'origine celui-ci était destiné à recevoir un supermarché. Le propriétaire, Mr K. avait de longue date entamé les procédures pour réaliser ici, à quelques pas du - petit - Pont des trois Sautets une vaste surface commerciale un temps envisagée comme un Intermarché.

    Les lampadaires comme sortis de nul part donnent aux visiteurs des indications sur la position des parkings dans le rêve de ce promoteur bordelais. Espoirs déçus pour les uns, terre d'acceil pour d'autres qui loin d'êtres étrangers au site consomment ce dernier comme de juste ... Il y a la-bas un turn-over de caravannes et de quelques camtar - fourgon de type Trafic ou J5 - disposés en base. Un temps, un gardien occupait l'unique mobile-home du site. Celui-ci parti, le nouvel occupant informel de ce préfabriqué flanqua celui-ci d'un panneau de voierie récupéré et bien choisis : "Col de la perche"...Souvent les lieux de squatte traduisent un echec commercial, des péripéties juridiques inérhentes à la propriété foncière. C'était le vide, le désert qui servait de support à leur communauté.

    Ancienne fabrique de nougat
     
    En témoigne, cette farique de nougat du côté de la Rotonde squattée durant des annés. A Saint-Jérome, face au supermarché Casino du même non, une banque a été édifiée. Voici quelques années en lieu et place du Moto-hall Aixois - 43°30'41.54"N - 5°28'34.72"E. A l'occasion de cet échange une "longue" transition a un temps donné au site la fonction de squatte. Johane, un jeune aixois et ses nombreux chiens et chiots y avaient etabli leur quartier ... Le local était intéressant car configuré sur deux niveaux, l'un d'entre eux étant une vaste mézzanine avec ça et là les restes de l'activités du motoriste...

    Route des Alpes peu avant l'hôtel le Prieuré, la Maison de l'Arménie se souvient de sa longue période squatte des années 2000 - 43°30'41.54"N - 5°28'34.72"E. Cette belle bâtisse affublée en certains points de symboles maçonniques fut un temps surnommée la "Maison des drogués". Ce sobriquet collait bien avec l'état du site surtout vers la "fin", à savoir après plusieurs années d'occupations. Mais n'allons pas trop vite. Au départ Piotre, un colossal et jeune polonais - né en 1978 - vivait là paisiblement avec quelque chiens qui en meutent effrayaient le chalan. Ces derniers arrivent à l'époque de Grenoble où leur squatte du "17 rue du Drac" a été fermé en date du 21 août 2003 - 45°11'12.78"N - 5°42'26.38"E.

     

     
    Pièce d'identité de P., Route des Alpes

     

     Pour P., c'était un petit paradis. Il pouvait enfin restaurer sa Merco blanche immatriculée en allemagne et démontée quelques moteurs fraîchement récupérés. Il faut dire que la disposition du domaine, de ces bâtiments était idéale. Tout d'abord un solide portail à la suite d'un long mur rendait le site à première vue imprenable. On pouvait tout aussi bien penser à une bastide tranquille depuis la Route des Alpes.

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    Au delà du portail c'était le jardin arboré et envahit par endroit. Sur la droite un vaste hangar était dédié à la réparation automobile occulte. Plus loin, la maison principale et ses robustes portes de bois peintes de rouge. A l'intérieur les vielleries sont entassées et l'on devine au plafond quelques moulures. Chaque pièce fut-elle étroite a sa cheminée. Les salles d'eau ne manquent pas. A l'arrière, un bâtiment indépendant évoque un ancien hangar avec une imposante porte métalique qui donnant sur la route est condannée. Le terrain finit en petit bois au milieu duquel trône un puit du même tonneau que la bastide.

     

     Les traces bureaucratiques d'un parcours de squater

    Bien vite P. fût débordé. Qui, un pote pour dormir, qui, un amis à héberger, bientôt P. ne fut plus maître de rien. Dehors les machines à laver, les laves-vaisselles étaient livrés à quelques réparations éparsses. Dehors encore et comme dedans, les carcasses ne manquaient pas. Les pièces était envahies d'objets. Et, sur les trois étages un cafarnaum indéscripible régnait. Les parties les plus hautes, sous les toits, offraient des espaces mansardés donnant à voir de l'enfer de la toxicomanie. Beaucoup de seringues étaient posées ça et là aussi bien que des habits dont les tailles trahissaient la misère de familles entières...

    Préview / Mais depuis ce vide pour beaucoup c'était déjà l'hiver...2/3


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