• Aux bonheurs des dames

     

    Y de la joie au Domaine des Esprits surtout pour la Société niçoise qui a acquis le bien à l'issue d'une vente aux enchères organisée le 16 décembre 2008 à l'initiative de la Banque Privée Saint-Dominique(1). Poursuivit par cet établissement bancaire, le secrétaire-compagnon de Charles Trenet, Georges El Assidi n'a pût échapper à la saisie de sa propriété. Pour quelques 391 0000 euros, le groupe d'investisseurs Société Azuréenne de bâtiment et de travaux public basée dans les Alpes Maritimes est rentré en pleine propriété de l'imposant repère aixois du célèbre chanteur en présence de Maitre François Drujon-d'Astros chargé de la vente, de Maitre Karine Dabot représentant la Banque Privée Saint Dominique ainsi que de l'avocate de Georges El Assidi : Maitre Hélène Bureau-Merlet. Du reste, cette société ne serait que le prolongement fiduciaire de l'association "Fonds pour la mémoire de Charles Trenet" 1 orchestré par une partie de la famille de Charles Trenet.

    Disposée sur plus de six hectares, le bien situé impasse des Saint Pères à l'ouest d'Aix-en-Provence, comporte outre une imposante bastide des constructions hétéroclites. De la chapelle privative à la jolie maison de gardien jusqu'aux restes ruinées d'une orangerai tout y est original, baroque. Plus loin, il y a encore les traces d'une scène de béton, toute proche de la grande piscine, depuis laquelle le maître des lieux aimait tant donner le spectacle à ses invités.

    Acquit en 1960 par le chanteur, la propriété qui tiens ses origines au XVIIème siècle, est dans un premier temps destinée à un usage familiale avec en guest star la mère et le frère de Charles et comme de juste le chien Micha. Alors à l'apogée de son Art, Charles profite des dernières années de calme au Domaine des Esprits : l'autoroute est en voie de devenir. Malchanceux, Charles à fait aménagé sur son futur tracé, une seconde piscine ainsi que les quartiers de l'un de ses plus fidèles serviteurs : Mr H.

     

    Fond de piscine et poupée néoprène

     

    Ce dernier est logé en bordure du domaine dans ce qui est certainement la plus méconnue mais également la plus ancienne bâtisse du domaine. Modeste, la demeure est faite de pierres et de bois et s'apparente à une petite ferme, pourvue d'un petit garage : Mr H y stock à l'occasion la vaisselle boudée par son maître, remise les Solex devenus inutiles. Entre intendant et fermier, du sécateur au trousseau de clefs, l'homme veille au grain, astiquant au besoin la Rols Royce du patron. Plus secrètement, ce dernier a organisé dans son antre une curieuse mise en scène dans laquelle une antique poupée gonflable sanglée à un lit de fortune à le rôle de vedette. Faite de néoprène, cette femme imaginaire à l'épiderme d'une combinaison de plongée, doit certainement représenter l'un des premiers spécimens de l'espèce des gonflables.

    En 1965 l'autoroute pose une infranchissable limite entre le pavillon de Mr H et la vaste bâtisse de son maître emportant au passage les vestiges de l'une des piscines, celle aux hublots ronds. De l'autre côté de la chaussé, le domaine bien que proche du trafic autoroutier en impose toujours autant. De la taille de la demeure principale aux rocambolesques de ses lignes, le Domaine des Esprits les marques. Une suite de mâchicoulis, de créneaux façon château-fort est mêlée au rouge des dix-mille tuiles provençales. Percé de nombreuses fenêtres, les ouvertures alternent entre baies-vitrées aux verres blindés et yeux de bœuf façon judas.

     

    L'herbe flétrie des pique-niques

     

    En bon visiteurs, les nouveaux propriétaires n'auront pas manqué de noter les mille détails de ce Jardin extraordinaire. Du reste, les lieux sont depuis longtemps marqués par l'absence de leur propriétaire. Si dans un premier temps, le Domaine des Esprit était le théâtre de célèbres agapes, de weekend courues par la jet set de l'époque, les démêlées judiciaires de Charles vont conduire ce dernier a déserter les lieux au profit de sa base tout aussi impressionnante de Juan-les-Pins. Avide de jeunes éphèbes, le chanteur avait été interpellé en 1963 puis conduit pour 28 jours en prison - à l'époque en Centre-ville d'Aix -, pris pour les faits d'outrage à la pudeur sur quatre jeunes hommes de vingt ans. Ce dernier avait en effet pris pour habitude de recruter en centre-ville des invités plutôt jeunots pour alimenter des soirées débridées placées sous l'égide de la masculinité. A la suite d'une procédure d'appel le chanteur sera totalement blanchi par la justice.

    Très adapté pour ce type d'évènement, le "Château" ne devait pas manquer d'impressionner les locaux invités à participer à la fête. "C'est la fête" devait-ont entendre crier dans le vaste parc. A l'intérieur les nombreuses salles de bain toutes pourvues de sauna n'étaient pas en reste et en particulier la plus vaste d'entre-elles réservée au bain collectif avec ses puissants équipements sanitaires, ses murs parés de carreaux noir. Victime de son époque, Charles Trenet avait déjà écopé de "ferme" à l'occasion d'une tournée aux Etats-Unis en 1948. Soupçonné "d'homosexualité" ce dernier avait alors du pointer durant 28 jours à la Prison newyorkaise d'Ellis Island.

     

    L'héritage infernal

     

    Déjà plongée dans la routine d'une maison gardiennée à l'année, à la mort de Charles le 19 février 2001 - à l'âge de 88 ans-, le Domaine des Esprits vît définitivement le rideau tomber. Depuis le décès du "Fou chantant" la succession est comme une suite d'épisodes de séries tv. Comme trailer, les obsèques du Chanteurs et en coulisse les manœuvres des uns et des autres pour récupérer les énormes actifs accumulés aux grés des succès de Charles 2. Ainsi, un combat est engagé entre le compagnon du défunt et une partie de la famille de ce dernier qui conteste le testament olographe daté du 28 décembre 1999, désignant Georges El Assidi en qualité de légataire universel. Georges El Assidi tente de s'organiser pour régler l'addition fiscale tout en menant grand train de vie.

    A bout de souffle, l'ancien secrétaire particulier de Charles confit la gestion de son complexe patrimoine à une société danoise, la Nest. Cette dernière, détenue dans un premier temps à 70% par Georges El Assiti est finalement concédé au duo d'avocats Maurice Khardine et Johan Schutler. Demeuré impayé, Georges se dit en 2009 ruiné et perd son combat judiciaire face aux ennemis danois qui prétendent payer les dettes abyssales de Georges El Assidi. En sus des deux avocats, une partie de la famille Trenet menée par Wulfran Trenet rejoint la fronde aux travers d'une fondation nommée "Fond pour la mémoire de Charles Trenet" créé le 6 juin 2009.

    Vue du Domaine
     
     

    En sus des rendez-vous de notaires, des différents plaidoyers d'avocats, la série comporte des épisodes qui font cas du sort réservé au Domaine des Esprits. Plongé dans les affres de la succession ce dernier souffre depuis des mois, des années du mal chronique de l'abandon. Toujours à l'affût, les différents publics pour ce type de lieux vont se presser aux portails, puis très vite aménager des passages tout au long des clôtures du domaine. Des pilleurs de tuiles aux squatters, des tagueurs aux récupérateurs du dimanche, la demeure est tel un musée informel, une zone autogérée.

    Comme un avion sans aile, la trajectoire du Domaine est hasardeuse et chaque lendemains différents. Un incendie d'été et c'est le largage d'un produit retardant qui ravage l'orangeraie et marque de son pourpre les murs de la bastide. A l'intérieur, des jeunes refont un projet Blair Witch : effrayant. Au terme des sept années de ce traitement, le domaine est exsangue et ainsi proposé à la vente dans un triste état. Bien avisée la Société acquéreur saura certainement exploiter ses terres, profitant de leur déclassement informel, de la transformation de leurs représentations.

    °°°

    1. L'Association Fonds pour la mémoire de Charles Trenet a été créé le 27 mai 2009 et déposé à la Sous-préfecture des Bouches-du-Rhône d'Aix-en-Provence.

    2. La Banque privée Saint Dominique à été absorbée par fusion pour générer la compagnie de banque privée "1818" spécialisée dans la gestion de fortune et propriété du groupe Natixis.

    3. Le montant de l'héritage légué par Charles Trenet est évalué à 4.5 millions d'euros ainsi que de trois propriétés - Aix-en-Provence "Le Domaine des Esprits", Juan-les-Pins "Le Bateau" - réalisé par le Corbusier- et ..., des œuvres d'Art par centaine et des droits d'auteurs annuels proche du million d'euro. Les frais de succession réclamé à Georges El Assidi représentent 60 % de ce capital.

    Le Domaine des Esprits depuis GoogleHearth c'est ici : http://maps.google.fr/maps?q=impasse+des+saints+pere+aix+en+provence&oe=UTF-8&ie=UTF8&hl=fr&hq=&hnear=Chemin+des+Saints+P%C3%A8res,+Aix-en-Provence,+Bouches-du-Rh%C3%B4ne,+Provence-Alpes-C%C3%B4te+d'Azur&ll=43.522306,5.406883&spn=0.003571,0.01369&t=h&z=17

    Plus d'infos c'est ici : http://www.laprovence.com/article/aix-en-provence/la-maison-de-charles-trenet-vendue-pour-391-000-euros

    Plus de photos c'est ici : http://www.purepeople.com/article/photos-charles-trenet-les-squatteurs-vont-devoir-abandonner-sa-derniere-demeure_a21456/1

     

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  • Dans l'album jaunit de Georgette

     

    Au réveil ou plutôt à l'automne du terrible cataclysme japonais, chacun s'interroge sur le bienfondé du recours à l'énergie nucléaire. Du débat national aux inquiétudes locales, tous les éléments d'un problème universel sont disponibles. A l'appui l'impossibilité pour un être de résister aux terribles radiations sauf à être puissamment équipé. Des morts aux futurs venus, personnes n'est exclu de ces potentiels dommages énergétiques.<o:p></o:p>

    Du reste, bien peu de cas est fait quant aux dépouilles qui pourraient, par le jeu d'un accident nucléaire, demeurer inaccessibles, piégées dans une zone d'exclusion. Pour les humains à venir, les enfants envisagés, la poursuite d'une lignée, d'une descendance, les craintes s'orientent vers le contexte, l'environnement légué en héritage. A Saint-Paul-les-Durance par exemple, la perte du "gigot Cadarache" est redoutée. En effet, le Centre d'Essai Atomique emploi une main d'œuvre abondante - 6000 personnes environ. Autour d'un café, le confort de cette petite commune doit tout à son centre de recherche.<o:p></o:p>

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    Pourtant, le secteur de Cadarache où est édifié l'ensemble industriel n'a pas toujours été symbole de fortune. En des temps plus reculés, de nombreux pillards s'employaient à égorger ici, à laminer là-bas le pauvre bougre de passage. Au sein de ces bois obscurs, une grande demeure bourgeoise, le Château de Cadarache à subit bien des affres à travers les temps. Loin d'imaginer des réacteurs nucléaires expérimentaux sur leurs propriétés, les Valbelle (1597- 1785), les Castelanne (1785 - 1861) se sont plutôt employé à rehausser de luxe le domaine, à rendre giboyeux ses alentours. L'un des propriétaires dépourvu de descendance, le Sieur Eugène Barthelon a par la suite fait don de la demeure à la ville d'Embrun dont ce dernier était natif. Fort encombrée, la commune basse alpine ne put assumer se trop lointain héritage reçue en l'an 1907<o:p></o:p>

    Par le jeu de tractations, c'est finalement l'Etat qui va recouvrer la propriété de Cadarache mettant un temps en place une Ecole à destination des gardes-chasse. L'institution parait essoufflée sur la photographie de Georgette. En 1959, l'atome à besoin d'espace et c'est les terres de Cadarache qui vont être retenues, en 1963 le CEA de Cadarache est inauguré. Au fil des années, de nombreuses unités de recherche sont lancée dans l'enceinte du site fort de 1625 hectares. Le plus souvent, ces expériences prennent la forme de petits réacteurs expérimentaux aux noms divins tels que Rapsodie - le 1ier construit - Pégase, Minerve, Eole, Masurca, Sura, Harmonie ou encore Phébus. <o:p></o:p>

    A signaler une période animalière avec Cabri et Scarabée puis comme une rupture, des noms contemporains plus consensuels, des cigles : RJH - Réacteur Jules Horowitz - ou le projet actuel souvent décrit comme pharaonique ITER - International Thermonuclear Experimental Reactor - en anglais dans le texte excusez du peu. Dans ce contexte, les habitants proches de la zone vivent avec le CEA comme avec un vieil ami. Espérant que ce dernier, parfois par trop secret, ne développe pas une pathologie psychopathe active.<o:p></o:p>

    °°°<o:p></o:p>

    A la porte des habitations, une catastrophe, l'effroi de voir débarquer ces forces invisibles capable de terrasser un homme par la seul force de rayons. Au bar du coin à l'heure de l'apéro, le milisiver dévisse lorsque le barbecue du dimanche est en hausse. Peux inquiets, les proches du CEA ne se reconnaissent pas dans les reportages diffusés en boucle présentant des voisins de centrales nucléaires apeurés. Plus raffinée, l'image du CEA s'apparente plus à une Nucléare Valley arpentée par des professeurs venus d'une faculté de sciences autrichienne au nom imprononçable qu'à une centrale réparée par des nomades du nucléaire.<o:p></o:p>

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    En poste avec Alain<o:p></o:p>

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    Ces derniers sont le plus souvent représenté comme le maillon faible du système d'exploitation de l'énergie nucléaire et de pointer par-là les défaillances du recours par les exploitants de centrales à la sous-traitance. Utilisés pour l'entretiens des centrales voir pour leur démentiellement, ces hommes évolues de contrats en contrats tels des routards du nucléaire. Sur le site de Cadarache, les marques de la sous-traitance se caractérise plutôt par un recours massif à la main d'œuvre intérimaire domestique. Alentour, les primes de risque appliquées aux "missions" sur Cadarache sont bien connues des travailleurs.<o:p></o:p>

    Du reste, l'un des traits récurrents du CEA de Cadarache est sa perpétuelle expansion. De ce fait, le chantier y est permanent et implique de recourir à une main d'œuvre variée. Aucun des corps de métiers n'échappent à la mobilisation comme les entreprises de travaux public à l'œuvre pour damer les centaines de kilomètres de routes internes au complexe, entretenir les massives clôtures dressées autour de 827 hectares.<o:p></o:p>

    °°<o:p></o:p>

    Georgette, une habitante située à quelques kilomètres est comme posée dans la nature. Située au fond d'un chemin forestier à peine carrossable, la jolie maison de Georgette est faite de pierres et de bois. Devant celle-ci un petit potager puis un bois dense. Au dedans, le tout est coquet, équipé des toutes dernières technologies. Sur le frigo un magnet laissé par Alain, le petit fils intérimaire à Cadarache, rappel le code du réseau Wifi : "Josette2". A propos de Cadarache, Georgette est intarissable sur les plans de crise et de renchérir en exposant son stock de capsules d'iode, de brochures, reçues au fil des années : la marche à suivre en cas d'alerte.<o:p></o:p>

    Pour Georgette, les nuits sont tranquilles : Cette dernière est peu inquiète de ce voisin âgé et discret. Si le Centre de Cadarache ne présente pas les risques inhérents aux centrales nucléaires allouées à la production d'électricité, certaines des installations construites à partir de 1954 pourraient présenter des faiblesses. En effet, la région est potentiellement soumise aux risques sismiques comme l'a démontré le terrible séisme de Rognes qui le 11 juin 1909 à dévaster de nombreuses construction et entraîné le décès de 46 personnes.<o:p></o:p>

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    Dans cette perspective, les autorités indépendantes de suretés nucléaires pointent les retards pris par le CEA pour démanteler certaines de leurs installations. Rattrapé par une actualité de niveau 7, les puissants décideurs de Cadarache doivent à l'heure qu'il est accélérer les processus de mise en conformité de ces vieux rebus dont le démontage est prévus pour certains pour la fin 2015 -<o:p></o:p>

     

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    Plus d'info sur la planification des démentelement ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_de_Cadarache.

    Plus d'info sur l'histoire de Cadarache ici : http://sites.google.com/site/bastidedevalbellecadarache/home/historique

     

                                                                                                                                                                SO' PUNCHY 


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  • Plan social vigile et caméras

    Bien heureux celui qui ne verra pas la fin. En effet, est-il agréable d'assister en lieux et place de naissances, d'inaugurations à des pôts de départ et autres funestes évènements ? Comme une solution à cette douloureuse problématique vient poindre l'option d'envisager un "après", de dessiner de nouveaux contours, comme une continuité de ce qui part.

    Encore dans le flou de l'immédiateté, la petite communauté des récupérateurs en action aux abords de la Déchèterie d'Aix-en-Provence la Parade reste interdite devant la situation. Depuis 17h30 ce lundi 11 avril 2011, un vigile est posté pour assurer la surveillance du site contrecarrant ainsi l'emploi du temps adopté par les agents récupérateurs.

     

     

    Comme des employés, une quinzaine d'individus avaient pris leurs habitudes et même interiorisé la routine de se présenter chaque jour au environ de 18h00 devant les grilles de la déchèterie. Ces dernières symboliques n'assuraient pas une étanchéité parfaite à la plateforme d'apport volontaire mais servaient plus à propos pour distinguer la rue de l'espace de travail.

    Des glaneurs qui attendent tranquillement la fermeture au public pour opérer : voila le fruit d'un apprivoisement au long cours, progressif entre gardiens et récupérateurs, entre employés accrédités et employés officieux. Emaillée de micro-conflits, la relation entre les deux corps de métiers évoluait du folklorique à la violence, du pathétique au respect. Penauds, les différents récupérateurs écoutent groupé autour du vigile les dernières nouvelles. Au loin du côté de la bennes métal, une ébauche de système electrique trahit la mise en place immédiate d'un système de vidéo-surveillance.

    Finit donc d'attendre comme à la salle de pause que l'un des gardiens autorise l'accès. Plus de course vers la benne promise ou de sauts à la hâte vers les coins les plus prometteurs. Tous déconfits, personne ne se risque à évoquer de ses souvenirs, à mettre en scène des morceaux d'une activité devenue réccurante.

    Tandis que les deux bergers allemands du vigile attachés à la cloture découvrent leur nouvelle air de travail, les "roumains" regrettent déjà leur benne métal, la remonté des précieuses férailles sous les formes les plus hétéroclytes. Plus loin, hors d'atteinte, une trace au sol rappel à Svazik cette baignoire en fonte spécialement lourde. Tout proche un des roumains beaucoup plus jeune à déjà tous compris laissant tomber au sol les sangles indispensables à l'extraction des pièces les plus lourdes.

    Coquillages et crustacés

    Comme retenu dans un périmètre de sécurité, les récupérateurs de la Parade assistent au démantelement de leur investissement social. Ce dernier alimenté de bric et de broc s'était au fil du temps considérablement raffiné. Mégid, un gamin d'une cité voisine dur et turbullant avait cassé sa carapace de méchant pour mieux récupérer. Une cafetière puis au fil du temps des vélos, un ordinateur et derrière cela tout le mythe de l'épicerie de quartier.

    Encore plus abouti, le travail de Yaël relevait de l'excellence. A l'appuie, un sens extraordinaire pour répérer parmis les monceaux de déchêts dont recèle les bennes dîtes "mêlées", le sac, le carton remfermant de véritables trésors. Présente pour cette dernière édition, Yaël prend l'évènement avec philosophie, certainement le fruit d'une fin  anticipée de longue date.

    Dans le coffre de son petit monospace mauve, entretenu au cordeau, les restes d'hier, de sa dernière plongé dans les bennes de Aix la Parade : un superbe projecteur de film. Ancien, l'appareil de marque Pathé en impose par sa fraîcheur, par le luxe de son coffret. Plein de malices, Yaël garde en elle pour toujours l'image de ses plus beaux trophés, tous le positif de sa parenthèse enchantée.

    Parmis les plus fidèles, Yaël avait pris ses habitudes au point d'apport volontaire depuis 2004 assitant à l'arrivée de la plus part des "nouveaux" , à quelques départs. Un acharné d'hier devenu aujourd'hui un occasionnel ou le contraire. Dans ce cas, Raymonde, la soixantaine bien apprêtée est spécialiste des livres, un peu comme ce trentenaire qui dès 18h00 se précipite vers la benne reservées aux papiers.

    Pour ces derniers, finit les combats de coqs pour savoir qui palpera de l'original, qui découvrira au fond d'un vieux dossier un paquet d'actions ou de buvards. Dans un mutisme de rigueur, les agents de la société privée qui à en charge la déchèterie d'Aix la Parade restent en retrait, certainement plongé dans une somme d'intérrogations. Si les récupérateurs forcaient à exercer une forme de discipline, à accepter une forme de rapport de force, qu'adviendrat-il sans eux, seuls face au caméra de vidéo-surveillance.

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    La déchetterie d'Aix-en-Provence la Parade vue depuis GoggleHeart ici : http://maps.google.fr/maps?q=impasse+des+saints+pere+aix+en+provence&oe=UTF-8&ie=UTF8&hl=fr&hq=&hnear=Chemin+des+Saints+P%C3%A8res,+Aix-en-Provence,+

    Bouches-du-Rh%C3%B4ne,+Provence-Alpes-C%C3%B4te+d'Azur&ll=43.509046,5.416155&spn=0.000446,0.001711&t=h&z=20

    Mise sous surveillance electronique de déchètterie ailleurs ici :

    A Corté (Haute-Cors) ici : http://www.corsematin.com/article/environnement/corte-dechetterie-lincivisme-sest-deja-installe

    A Millau (Aveyron) ici : http://millau.planet-aveyron.com/actualite/millau/1586-une-decheterie-sous-haute-surveillance.html

    A Peuplingues (Pas-de-Calais) ici : http://www.nordlittoral.fr/actualite/calais/Vie_locale/article_833303.shtml

    A Quimper (Finistère) ici : http://www.quimper-communaute.fr/1297864810185/0/fiche___actualite/&RH=ACCUEILAGGLO

    A Scey-sur-Saone (Haute-Saône) ici : http://blog.france3.fr/france3hautesaone/category/breve/page/41/

    A Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) ici : http://www.ladepeche.fr/article/2010/05/29/844558-Villefranche-de-Rouergue-La-dechetterie-sous-camera.html

     A Yvetot (Seine Maritime)  ici : http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:3AiTdeKzTZEJ:www.paris-normandie.fr/actu/yvetot-la-dechetterie-sous-videosurveillance+systeme+de+videosurveillance+%C3%A0+la+dechetterie&cd=4&hl=fr&ct=clnk&gl=fr&source=www.google.fr                                                                                 SO' PUNCHY     


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  • Alors que toute une rue devient avenue, une propriété resiste aux changements urbains. Au bord de la chaussée, la propriété du Capitaine fait fit des milliers de véhicules passant, des engins de chantiers à l'oeuvre dans la parcelle mitoyenne. Pourtant, les bruits, l'activité ne manque pas. Dans un premier temps décrouté le vaste terrain de plusieurs hectares fait à présent l'objet de fouilles archéologiques préventives. La prochaine étape est la phase de construction de six résidences composées de logements sociaux.

    A la manoeuvre la SACOGIVA entreprend ici une importante opération de construction. Le choix du site semble s'inscrire dans la métamorphose de l'axe allant du Pont-de-l'Arc vers le Carrefour des Milles. En effet, depuis la construction des résidences de la Parade dans les années 1970 jusqu'à la livraison des résidence de l'Hyppodrome en 2009, la vocation urbaine du secteur semble prendre part sur l'empreinte rurale.

    °

    Peu enclun à la transformation de son environnement, le Capitaine surveille, mesure, rapporte les écarts au code de l'urbanisme. En cette matiné de février 2011, à bien regarder le ciel, le combat semble perdu : un hélicoptère survole à faible altitude le chantier, certainement pour produire une cartographie d'architecte. Depuis sa terrasse, le Capitaine fulmine ne pouvant que constater la mise à mort de l'une des dépendances de sa vaste propriété. A quelques mètres seulement, un tertre de briquettes, de bois et de fer figure ce qui était hier une vaste grange.

    Les rêves de l'ancètre du Capitaine s'envolent en gravas évacués par un cortège de camions benne. A l'époque c'est depuis les Amériques, depuis la Louisianne puis de l'Argentine que le grand-père avait immaginer de posséder une coquette bastide dans la campagne aixoise. C'était un "barcelo" comme l'histoire puis le mythe à dénommé ces hommes partie de la Vallée de l'Ubaye pour se construire un avenir prospère.

    Etablie à Paris à la suite de ses cavalcades transatlantique, l'ancien avait acquis, pour y elever ses enfants, un ancien moulin dans le pittoresque quartier aixois du Pont-de-l'Arc. Dans les années trente, le bâtiment est encore à usage de moulin fort d'une eau puisée dans l'Arc via une voie sous-terraine tracée depuis le Moulin Bernard situé au bord de l'Arc à l'entrée du Pont-de-l'Arc. Inspiré et riche, le propriétaire va s'evertuer à reconfigurer la demeure en bastide. Au dehors, une pièce d'eau est posée sous de vénérables platannes.

    °°

    Au pied de la grande maison, une petite maisonette intrigue. En sursis, la dépendance goute ces jours-ci les dernières heures de sa longue vie. A l'origine, le petit édifice servait de repère au Capitaine : le nouvelle aventurier de la famille. Ce dernier à en effet fait carrière dans la marine marchande en qualitée de Capitaine au long cour. A l'occasion de relache, le Capitaine pouvait compter sur ce petit pied à terre toujours protégé, entretenu par une mère inquiète pour son marin de fils.

    A l'heure de la retraite, le gout de tranquilité du domaine est amer, la source de bonheur tarie. Le Capitaine de retour sur la terre ferme cultive les ambiguïtés. Si ce dernier mène un combat pour conserver sa demeure, il a dans le même temps affublé celle-ci d'un étrange dispositif. Autour de la maison partout la place est prise par des objets. En tas ou en sceau, en pile ou en l'air il y a là le fruit d'année de récupération.

    Pensif, le Capitaine justifie cette récolte en narrant des tranches de vie construites sur la base du système D. Toujours sur le pont, le Capitaine stock ici des boulons, la bas des portières : en cas d'avarie, de voies d'eaux. En arrière-plan,, une pelle-mécanique déblaies des tonnes de terre. Sur ces champs voisins, cédés par voie d'expropriation, ne pousseront demain que des résidences et une maison destinée à l'ancien paysans ayant les terres en metayages.

    °°°

    Derrière la demeure, une parcelle encore hors béton descend jusqu'à l'Arc, outre des carcasse diverse d'automobiles canibalisées, deux triporteurs attirent l'oeuil. Loin d'être anachroniques, les tricycles sont destiné, selon le maître des lieux, à rouler sur une petite île au large du Mozambique. A l'appuis, les projets du capitaine de continuer la restauration d'un ancien comptoire de messagerie coloniale entrepris durant ces années de service à bord des navires. Acquise la propriété ilienne est d'après le Capitaine un havre de paix comme la certitude de perpétuer contre vent et marée l'effort familial.

                                                                                                                                                                   SO' PUNCHY 


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  • Bien avenant, le petit Quartier des Platanes se donne à voir aux chalands par le biais de ses petits commerces. Fringant entre la sortie de Venelle et la montée des Alpes, qui descend jusqu'à Aix-en-Provence, une boulangerie côtoie un bar, une épicerie et un peu plus haut un confrère fournil. Derrière ce carrefour au parking avenant se dessine un réseau de chemins secondaires qui fuit de toutes parts en impasse.

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    Baignoire pas Carlus

     

     Bien lotie les uns dorment à l’abri de vielles tuiles disposées sur de superbes bastides. A quelques mètres, d'autres continus l'expérience alternative de nos contemporains hippies. Encouragé par des parents "compréhensifs", un jeune couple jouit d'une vue imprenable sur la ville, perché dans un bout de verdure du quartier des Platanes dans une maison à l'accès uniquement piétonnier. En outre, au-delà du Viaduc, le long de l'autoroute A51, un chemin à des allures de quartiers pavillonnaires. Toutes les parcelles sont ordonnées et les jardins cachés de murs crépis et propres. Ronronnant un Karcher sur roue est à l'action 

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    Duos ronces et béton
     

    Au-dedans, les jarrons de pierre sont curés, grattés : les nouveaux acacias y seront très bien. Pourtant, comme en rupture, la villa Mady en impose par son architecture. Le poids des années d'écart entre la vénérable et les maisons riveraines donne de l'aplomb à la bâtisse. Si la plupart des maisons ont vu le jour dans les années 1960-1980, la Mady revendique un petit siècle d'existence. Pas tout à fait dans son temps, la maison n'a pour ainsi dire jamais été en accord avec son époque. En effet, à peine la belle est-elle sortie de terre que déjà son domaine est menacé. Victime de sa situation, le parc de la propriété est frappé d'alignement dans les plans de ce qui doit être une solide alternative à la Route des Alpes.

     

     

    Arrière-court

    Souvenez-vous. Naguère, dans les années 1950, l'accès à la commune d'Aix-en-Provence depuis les Alpes, le nord de la ville, n'est possible que par la Route des Alpes dont le seuil de saturation est très vite atteint. Le relief du site ne permet pas d'envisager un élargissement de la chaussée. Cette somme d'éléments pousse à envisager l'aménagement de la section d'autoroute reliant Aix-en-Provence à Venelles puis par la suite à bien d'autre villes - via l'extension de l'autoroute vers Sisteron. Bientôt, les experts géomètres viennent frapper à la porte de la demeure. Dans les faits, les agents des Pont et chaussée sont mal à l'aise hélant les propriétaires depuis le vieux portail de fer forgé.

     

     

    L'annonce de la nouvelle, de la fin de la Mady, est d'autant plus pénible à effectuer que la demeure est accueillante. Les agents invité à rentrer traversent un jardin inondé en ce mois de juin par les feux de l'été. Pourtant sous les platanes centenaire l'air et frais. Un escalier de pierre conduit à la terrasse en fleurs. Au dedans, les agents suivent et accèdent enfin à une autre terrasse, celle-ci est vitrée et domine les champs. Assis autour d'un verre, la discussion s'engage sur les termes de l'expropriation.

     Veranda bien urbaine

     

    Plaque de baptème

    Comme d'autre, la Mady est frappée d'alignement et bientôt une partie de ses jardins est coulé sous le bitume de l'Autoroute 51. Un mince filet de grillage, déroulé tout au long de la nouvelle voie, coupe la Mady en deux. Au final, tout le bâti est conservé. Du reste, la vue depuis la terrasse fermée a bien changé. Outre une grue ou le gabian de passage, José doit ouïr le son du paysage de milliers d'automobiliste. Emue, ce dernier se souvient des premiers jours où la maison fut réquisitionnée en qualité de QG du chantier de l'autoroute. Situé sur le réseau public, la maison est devenue au fil des ans une officine de la DDE. On y stockait jusqu'en 2007 les panneaux mises au rebus, les objets retrouvé au long de la chaussée, une saleuse ou un tracto encombrant.

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    Depuis les ambassadeurs des Pont et chaussée jusqu'aux agents chargés du déneigement, les hommes en orange ont pris possession de la propriété. Ainsi, le jardin a été agrémenté de boxes métalliques chargés de l'accueil des machines. Plus loin, un bateau est comme échoué : tombé d'une voiture un dimanche de janvier. Les souvenirs de la famille expropriée ont disparus exception faite d'un pull de jersey vert, d'ouvrages d'art corrompus par l'humidité tandis que durant une vingtaine d'année ceux de l'autoroute y étaient comme en galerie. Vidée de son contenue ces derniers mois, la Mady devrait connaître d'ici peu une seconde vie, peut être à l'occasion d'une mise en vente aux enchères. Rescapé de la rafle, un panneau 50 est inutile et cette pauvre affiche de sécurité routière tond sur tond avec les murs jaunis.

     

    Stock d'hiver
    Déco perso

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