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Par meliflore le 24 Novembre 2012 à 19:03
Alors que le quartier du Club Hyppique/Valcros situé au sud d'Aix-en-Provence n'en finit pas de s'urbaniser, un nouveau venu risque de consacrer, auprès du plus grand nombre, cette réalisation. Jadis la "petite Route des Milles" relevait plus d'un chemin courant le long de la voie ferrée jusqu'au Milles que d'un emplacement stratégique. En coulisse pourtant, certain ont misé dès les premiers jours sur l'emmergence d'une zone d'activité depuis l'Avenue du Club Hyppique jusqu'au Four d'Eyglun en passant par l'Impasse des Piboul. Comme le magasin Hermès attendu prochainement en centre-ville aixois en lieu et place de la Brasserie de la Madeleine NLDR "la Mado", les nouveaux acteurs des quartiers emmergeants, cultivent, préparent leurs ambitions dans la plus grande discrétion.
Avenue du Club Hypique, les restes de la concession automobile Citroën, transférée à quelques centaines de mètres, évoquent pour l'heure le vaste d'un terrain vague débarassé de tous bâtiments. Depuis cette friche urbaine, un centre commercial Leclerc devrait être édifié certainement sur les normes d'une taille moyenne à l'image du magasin réalisé recemment par la grande enseigne sur la commune de Meyrargue. De l'autre côté de l'autoroute, NexCity poursuit l'achèvement d'un très imposant complexe de bureaux tandis qu'en retrait dans les restes du Domaine de Fayat, Errilia patiente sûre de la valeur de sa propriété fraichement acquise.
A n'en point douter, ce quartier déjà envisagé comme celui de Valcros, devrait connaître un dévelopement proche de celui observé autour du California, Communauté d'Agglomération et Nativité. Pour autant, la saturation du trafic, son augmentation attendue force à envisager un aménagement conséquent de la voirie : certains proposent déjà de couvrir l'autoroute, tandis que d'autres rêvent au terrain tout proche laissé vacant par le départ de la communauté rom.
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Par meliflore le 28 Août 2012 à 15:45
Dans la DDE des années 90', l'Art de la régulation atteint son apogé. Au-delà des dispositifs routiers, des panneaux équipés de diodes, les cadres maison oeuvrent à sortir de la chaussée. Par là, quelques uns ont décidé d'épurer le langage en usage entre collègues. Au travers d'une note de service : découverte d'une proposition originale pour tarir le flot, apparement incessant, des mots orduriers utilisés dans le cadre du travail des agents oranges.
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Par meliflore le 14 Mai 2012 à 00:33
Le caddie devisse
A quand le prochain s'étonne encore Jean-Pierre. Au loin, l'étrange groupe de clochards file au volant de leurs caddies de supermarché. Désuète, l'image étonne jusque dans les milieux ruraux. Lorsque la planche à savon a disparue, le caddie dévisse. Pour preuve, les plus anciens se souviennent du nombre de ces diables métalliques en errance dans les villes, les villages.
Du reste, cet outil de transport universel passé d'une totale gratuité à un coup symbolique reste utilisé dans les grandes métropoles. Sorti de son supermarché, l'engin perd donc de sa superbe. Un commercial d'une grande enseigne peste à la pause de midi. Dans le square où il grignote, un clochard arbore les couleurs de son enseigne. Déjà en rêve le jeune cadre imagine de poncer la poignée, de porter le nom d'un concurrent sur le chariot.
Un bip sur le portable marque déjà la fin de ses rêves de bricoleur. Sur la Nationale 7 vers Aix-en-Provence, alors que Jean-Pierre a atteint un bar glauque : le but de sa journée, notre trio de clochards doit encore parcourir quelques kilomètres. Dans ces moments difficiles, c'est Hans, véritable colosse du groupe qui donne la cadence, insulte l'automobiliste. Il faut pourtant continuer, convoyer jusqu'à la maison le précieux butin, quelques pièces automobiles dégradées, des boites de conserve avariées. Le chariot de Hans contient les bouteilles de vins et les canettes véritable carburant de cet équipage.
La parade rupestre des clochards
Enfin depuis une route qui passe à travers les champs, les comparses germaniques arrivent au terme de leur mission. Les deux-cent derniers mètres sont parcourus à travers un champ et enfin les engins sont stationnés. Là, dans la petite bourgade de Trets du début des années 2000, ces trois allemands vivent leurs rêves provençaux.
Lassés d'avoir les membres gelés dans les rues de Berlin, sur quelques routes de la Forêt noire, ces trois clochards avaient opté pour une destination plus ensoleillée. Installés à Trets au tout début de l'été 2002 Hans, Youri et Shina n'avaient que peu amélioré leur confort de vie en quelques mois. Au début, c'est dans les rues de Trets que les habitants avaient remarqué leur présence. Largement aviné, le trio assurait souvent le spectacle d'une qualité très urbaine. La trame de ces scènes tenait souvent à la rivalité entre les deux hommes pour la conquête de Shina.
Hans parfois très violent savait calmer ses troupes puis les ramener une fois de plus à la tanière. Dans ce cheminement, le groupes passait invariablement par le rond-point de sortie de ville parfois guetté par ceux de la "Maison du rond-point". Pour ses occupants, un groupe de jeunes squatters, ces clochards allemands étaient comme une énigme. Où pouvaient-ils bien se rendre ? Un temps l'hypothèse d'un campement fut envisagé mais sur la route qui mène à la Nationale 7 rien n'était visible.
Les trois petits cochons
La tanière de Hans est pourtant toute proche. Il s'agit d'une maisonnette placée au milieu d'un champ. Depuis la route un simple monticule de pierres, au-dedans avec Hans et les autres pas beaucoup plus. Les murs de pierres sont irréguliers, la pièce unique ne fait pas plus de 10 m². En cette fin d'après-midi, le plafond, le toit troué permet d'apprécier l'horizon. Dans l'immédiat, c'est le verre sale de Hans à moitié rempli de mauvais whisky pourtant réservé aux hôtes de marque.
Hans baragouine un français mêlé d'allemand. Lui est debout, ravit de présenter à ces deux jeunes de la maison du rond-point son habitat. Les première gorgées sont infectes, déjà Hans attaque son troisième verre cul sec, il s'enflamme, raconte son rêve : "faire mécanique auto française". Au sol sur une paillasse Youri en profite pour approcher le Whisky. Vigilant, Hans lui jette immédiatement une canette en pleine face. Hans rassure les deux jeunes de la Maison du rond-point : "le whisky être que pour invités".
Tandis que Youri décapsule une bière avec son reste de dentition Hans est à présent d'humeur festive. Borné, ce dernier insiste pour faire une démonstration de ses facultés sportives. Sans ménagement Youri est sommé dans sa langue natale de préparer les accessoires.
Course de caddies et casque orange pourri
Déjà Hans invite ses deux visiteurs, ravis secrêtement pressés d'en finir, à l'extérieur. Youri s'affère à vider l'un des chariots puis s'installe au-dedans. Hans le promène derrière la cabane. Youri est affublé d'un vieux casque de moto pourri. Hans va de plus en plus vite de sorte que les spectateurs restent interdits. Le sol rugueux du champ accroche, Hans pousse toujours, Youri gueule en allemand puis l'inévitable chute, la spectaculaire projection de Youri. L'homme canon se relève ravit puis vient faire la fête à Hans.
De retour dans la Maison du rond-point, ceux qui ont été chez Hans racontent. La clef du mythe des clodos aux chariots est enfin à disposition. L'odeur intense d'urine fait la une, les coussins mités, le verre plein de souillures que l'on te tend et à la tienne. Comble du gore, la paillasse commune avec des morceaux de cagettes, de la laine de verre où chacun imagine déjà les ébats du trio. "Hans c'est un monstre", "il est carrément chaud" renchéri un autre. Cette nuit-là, chacun rêve à ses habitudes, au cours des journées qui suivent malgré les sollicitations de Hans toute visite à son domicile est déclinée. Cette sortie si peu distante est des plus déprimantes.
Hans serre aussi du boulon
Une vieille voiture est reléguée au fond du jardin des squatters. Ce véhicule endommagé intéresse bigrement Hans qui à chacun de ses passages devant la maison hèle ses habitants à son sujet. Hans prétend pouvoir réparer le moteur pour une somme modique. Relâché, Grégorie tente l'expérience, autorise Hans à bricoler au fond du jardin de la Maison du rond-point. En bon clochard, Hans ne pénètre jamais dans la maison mais exige ponctuellement en guise de paie des verres de Whisky. Quelques bouteilles plus tard, le bougre semble avoir fait des miracles : le moteur émet de nouveaux du son.
Un jour, au réveil des squatters, le véhicule a disparu. Grégorie file à la maison qui sent l'urine. Hans est partit, la cabane est vide : pleine d'ordures. Blême, le jeune squatter admet à présent son erreur, s'affole à l'idée que Hans et ses comparses évolue à présent à bord d'un véhicule immatriculé à son nom.
Celà fera 300 Euros au-revoir et merci
Assumé la conduite d'Hans semble une tâche impossible. Si le commun des citoyens aurait de facto prévenu les autorités, Grégorie n'en fait rien. C'est une lettre adressée par la gendarmerie locale qui propose à Grégory de fournir quelques explication à propos "d'une affaire le concernant". Arrivé dans les locaux de la brigade, ce dernier est d'emblée questionné sur son véhicule disparu. Comment Grégorie peut-il expliquer que son véhicule soit à présent placé au milieu du parking d'un supermarché avec toutes les vitres cassées et l’habitacle remplit de ce qui est décrit comme un monceau d'ordures ? Grégorie tout en s'expliquant imagine déjà sa vieille R21 convertie en un immense caddie à la solde de Hans.
A la fin de l'entretien, Grégorie signe le document qui permettra la destruction de son véhicules non sans repartir avec la facture correspondant à la prestation plus de 300 Euros. Contre un jeton de plastique, Shina a obtenu un nouveau chariot, en retrait Youri semble affaibli tout comme Hans qui semble comme diminué. L'une des roulettes de son chariot est devenue folle. Comme à la course derrière la cabane des champs, Hans insiste. Depuis le bolide à la roulette folle, les bouteilles de vins éclatent à terre, Hans avec elle. Youri et Shina voit leur rêve de poisson ivre s'évanouir : Hans est un salaud. Hans plein de tessons git au sol plus au sud sur la Nationale 7. Le pousse tendu Youri et Shina jouent l'échappé-belle.
Découvrir la suite à propos de la Maison du rond-point
Aix-la-Désenchantée, du rêve à la réalité - Tout les faits décrits sont réels seuls les prénoms des protagonistes ont été modifiés (...)
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Par meliflore le 10 Février 2012 à 16:42
Tout est décidément si difficile. Dans cette perspective, mieux vaut être unis à tout le moins partager avec d'autres. A propos de ces compagnons d'infortunes, chaque catégorie en appel à ses ouailles sonnant le tocsin. Autour d'une famille, d'un emploi, d'une classe, les uns et les autres sauront faire correspondrent les maux de tous les jours.
Comme inaudibles, les revendications de tous ces êtres se perdent, absorbées par des canaux de représentations généralistes. Dans l'ombre, les communautés minoritaires ont sû garder de leur superbe. Lorsque tout à chacun doit s'en remettre aux règles sociales, aux normes économiques, le déviant poursuit sur son chemin de traverse. Pour les autres nuls n’est question de quitter la route sous peine de perdition.
Sans être asservis, les biens pensants servent leur malheur : leurs états est si facile à contrôler. Etre Formatés, c'est par un jeu de protocoles, de dialogues bien huilés que la civilisation fait perdurer. A contre-courant, certains dérivent en marge bien à l’abri de leurs differences.
A l'exemple, l'indifférence réservée aux clochards devenus depuis des sans-abris. Jeunes errants et vieux briscards de la rue continuent ainsi à exercer leur savoir s'affranchissant par la même du cadre général, de la morosité organisée. En sus d'être sous camisole narcotique ou alcoolique, le SDF mène une existence souvent détachée de son contexte d'exécution. Dans les rues désertes, là ou Robert urine sur le mur, Raphaël patiente envisageant la proximité d'une sanisette.
Le rejet produit-il cette sorte d’isolement ? A n'en point douter, l'indifférence organisée semble bien plus efficace. Les oubliés de la République qui rechignent à revendiquer sont ainsi. La communauté diffuse des traveller’s amateurs de free-party siée bien à cet état social. Posés entre deux voies rapides, Marine et Florent n'envisagent pas une minute leur campement comme un vecteur d'humiliation. Le soir venu, en cette nuit d'été, le jeune couple boit des bières en regardant les voitures filer. Qui parmi les automobilistes a remarqué cette petite cabane posée non loin de la chaussée.
Peu de spectateur donc pour un spectacle sans publicité. Dénués d'institution, les buveurs de bord de route évolus sans filet mais avec si peu de barrières. La liberté aurait-elle trouvée son prix ?
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